Afin de mieux comprendre l'organisation hiérarchique des voies de la douleur,
nous pouvons les subdiviser en deux voies principales dont la figure 2.6
illustre le parcours de la périphérie aux centres supérieurs. Le système
antérolatéral médullaire constitue le mode principal de transport des
informations nociceptives vers les centres supérieurs. Il est composé de
deux principales voies fonctionnelles : néospinothalamique et
paléospino-thalamique. La voie néospinothalamique (ou spinothalamique
latérale) origine principalement de la lame I qui contient le fibres
A-delta responsables de la douleur rapide et bien localisée (162,260).
Elle se projette directement vers les noyaux thalamiques latéraux qui
relaient ensuite l'information vers le cortex sensoriel. La rapidité de
conduction des fibres A-delta et les champs récepteurs précis de la voie
néospinothalamique sont responsables de la localisation et de la perception
des qualités physiques de la douleur : intensité de la douleur. Pour sa
part, la voie paléospinothalamique (ou spinoréticulaire) se trouve en
position médiane et provient surtout des fibres C qui transmettent la
douleur lente et diffuse. Ses synapses s'articulent principalement avec les
noyaux de la formation réticulée du tronc cérébral et les noyaux
thalamiques médians. Les afférences sont ensuite transmises vers le cortex
frontal et le système limbique, deux régions responsables des émotions
et de la mémoire (162,260). La faible vitesse de conduction res fibres C,
le caractère diffus des grands champs récepteurs aiinsi que les structures
supérieures impliquées dans la voie paléospinothalamique en font une
candidate type pour supporter la perception de l'aspect désagréable
de la douleur.
Figure 2.6 Voies de la douleur
Spinothalamique latérale ou néospinothalamique (composante
sensori-discriminative : intensité de la douleur) et spinothalamique
médiane ou paléospinothalamique (composante motivo-affective : aspect
désagréable de la douleur).
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