Dans sa pratique de tous les jours, le clinicien fait face à l'importance
de bien évaluer la douleur. Une mesure qui implique, comme le souligne
notre modèle, plusieurs composantes. Comment savoir par exemple si
l'approche thérapeutique utilisée réduit véritablement la douleur du
lombalgique ? L'évaluation d'une approche thérapeutique ne doit, ni
reposer exclusivement sur la perception du praticien, ni sur des mesures
biomécaniques trop simplistes. Par nature, la douleur agit dans le domaine
du vécu individuel propre à chaque individu. Elle constitue ainsi une
perception subjective. Autrement dit, le lombalgique reste le seul et
l'unique expert de sa douleur. D'où la nécessité, pour le praticien, de
disposer d'un outil fiable pour mesurer la douleur de son client
lombalgique. Plusieurs recherches destinées à mesurer la douleur ont
recours à des méthodes électrophysiologiques comme l'électromyographie
(68), le réflexe nociceptif (50)
ou les potentiels évoqués (36,37,41,
115,180,
364,409).
Quoique prometteuses, ces procédures présentent des carences
substantielles : absence de corrélation avec les différents types de
douleur clinique, complexité des méthodologies reliées au recueil des
données et difficultés à valider les résultats. En outre, le phénomène de
la douleur masque une expérience complexe qui recouvre des mécanismes tant
physiologiques qu'émotionnels. Les carences associées aux problèmes
d'évaluation de la douleur se regroupent comme suit : (i) manque de
sensibilité de la mesure; (ii) mesure basée sur la mémoire de la douleur;
(iii) modulation de la douleur dans le temps; et (iv) mesure inadéquate des
composantes de la douleur (241).
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