Les récepteurs nociceptifs assurent à la fois les fonctions de transduction
et de transmission (100). Mais, il n'existe pas, à proprement parler, de
récepteurs nociceptifs, simplement des terminaisons nerveuses libres
amyéliniques rencontrées au niveau des tissus cutanés et musculaires,
des articulations, des fascias et des viscères. Un récepteur doit posséder
deux caractéristiques essentielles pour être qualifié de nociceptif : une
réponse proportionnelle à l'intensité du stimulus et un seuil de réponse
plus élevé que les simples thermo et mécanorécepteurs répondant à des stimuli
légers (27). Pour sa part, une fibre doit répondre de façon sélective à des
stimulations intenses. Une exception toutefois : les fibres à large gamme
dynamique réagissent différemment selon l'intensité de la stimulation (27).
Il existe une étroite corrélation entre la décharge des fibres nociceptives
périphériques et l'évaluation subjective de la douleur (186,187).
Trois classes de fibres cutanées affectent directement ou indirectement
la perception de la douleur. Les fibres A-alpha, principalement
responsables de la conduction des afférences non nociceptives, agissent sur
la modulation de la douleur. Les fibres A-delta, de petites fibres
myélinisées, jouent un rôle important dans la localisation de la stimulation
nociceptive. Les fibres C, de petites fibres amyélinisées, responsables aussi
des afférences nociceptives.
À l'origine de la nociception, l'application d'un stimulus capable de nuire à
l'intégrité de l'organisme. Suivant sa nature, ce stimulus est ignoré par
certains récepteurs mais perçu par d'autres. Les récepteurs nociceptifs
sensibles au stimulus le transforment, par transduction, en influx nerveux.
La fréquence des impulsions électriques encode des informations au sujet du
stimulus déclencheur. Mais, le stimulus agit-il directement sur le
nocicepteur ? Difficile à affirmer. La faible latence et le seuil parfois
modéré des réponses supportent parfois cette hypothèse, particulièrement dans
le cas des A-delta mécanonocicepteurs(27). Dans d'autres situations,
le stimulus agit sur des cellules intermédiaires, les cellules réceptrices.
Celles-ci activent les nocicepteurs. On retrouve ces cellules intermédiaires
au niveau des systèmes visuel et auditif (100). Enfin, le manque de corrélation
entre les seuils d'excitation mécanique et thermique dans les nocicepteurs
polymodaux (ceux qui répondent normalement aux stimulations thermiques,
mécaniques ou chimiques) tend à confirmer l'hypothèse voulant qu'un
nocicepteur possède plus d'un mécanisme de transduction. En bref,
le stimulus exciterait le nocicepteur directement ou via des cellules
réceptrices. Voyons maintenant en détail le trajet de l'information
nociceptive en abordant les sept thèmes suivants : substances chimiques,
propagation du message, entrée dans le SNC,
organisation des afférences dans la moelle,
de la moelle au thalamus,
du thalamus au cortex et
voies de
la douleur.
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