De la périphérie aux centres nerveux supérieurs, le trajet suivi par
l'information nociceptive illustre bien les mécanismes physiologiques de la
douleur. Le terme nociception découle des observations de Sherrington
relatives aux stimulations susceptibles d'affecter l'intégrité de
l'organisme (331). Il désigne l'information nerveuse
potentiellement douloureuse ou algique avant son arrivée aux centres nerveux
supérieurs. Le stimulus nociceptif initial ne constitue pas l'unique facteur
contribuant à la douleur ressentie. Entre ces deux événements, se succèdent
quatre étapes marquées par une série de réactions chimiques et électriques
(100). En premier lieu, la transduction sensorielle
correspond à la transformation du stimulus mécanique, thermique ou chimique
en énergie chimio-électrique dans les terminaisons nerveuses sensorielles
spécialisées. Ensuite, la transmission de l'influx nerveux s'accomplit en
trois séquences : de la périphérie à la moelle épinière, de la moelle au
tronc cérébral et au thalamus, enfin du thalamus au cortex. La modulation,
la troisième étape, fait référence au contrôle inhibiteur exercé sur les
neurones responsables de la transmission de la périphérie vers le cortex.
À l'étape finale, la perception de la douleur constitue l'aboutissement d'un
stimulus nociceptif parcourant l'ensemble du système nerveux. Pour
l'interpréter, l'individu se réfère à sa situation émotionnelle et à la
sommation de ses expériences passées.
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