En plus de participer activement à la première ligne de défense de l'organisme, le nocicepteur
transmet aussi le message. En théorie, le trajet de l'influx nerveux cutané vers le système nerveux
central (SNC) est relativement simple (voir figure 2.1). Activé par le stimulus et par la séquence
ultérieure d'événements, le nocicepteur transmet le message douloureux à la fibre nerveuse. Il
pénètre alors le SNC par la racine postérieure, rachidienne ou crânienne, du nerf auquel il
appartient. Cependant, la propagation du message nociceptif s'avère plus complexe. Les différents
récepteurs, nociceptifs ou autres, sont très nombreux. Leurs champs de réception se chevauchent.
Un même stimulus active donc toujours, à des degrés divers, plus d'un récepteur. En parvenant à la
moelle, le message se présente donc sous la forme d'un groupe d'informations excitatrices et
inhibitrices, issues de fibres à vitesses variables émettant à des fréquences également différentes
(266).
Figure 2.1 Cheminement de l'influx nerveux
Représentation simplifiée du cheminement de l'influx nerveux partant de la périphérie vers le cerveau. (Adapté de 162)
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En fait, les différentes fibres nociceptives transmettent des informations
nociceptives qui démontrent des qualités temporelles et spatiales
spéci-fiques. Appliquée sur la peau, la stimulation algique provoque par
exemple deux sensations distinctes : la première et la seconde douleur. La
première douleur désigne la sensation brève et localisée semblable à une
sensation de piqûre. La seconde douleur correspond à la sensation plus
tardive et plus diffuse identique à une sensation de brûlure
(217). La
première douleur s'explique par l'activation des fibres A-delta qui
possèdent de petits champs récepteurs et qui conduisent rapidement
l'information nociceptive. Cette première sensation brève signale une
menace pour l'intégrité de l'organisme. Elle permet de réagir rapidement
et précisément à une stimulation externe. Pour sa part, la seconde douleur
est transmise par les fibres C qui possèdent des champs récepteurs plus
diffus et qui conduisent plus lentement l'information nociceptive. Cette
deuxième douleur envoie un message de protection de la région lésée. Blocage
ou stimulation sélective de l'un des deux nocicepteurs démontre clairement
leur fonctionnement distinct (228),306).
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