Sur le plan scientifique, de nombreuses études mettent en évidence le rôle
des systèmes inhibiteurs descendants dans le phénomène de la douleur.
TENS, techniques d'analgésie par hyperstimulation mécanique ou acupuncture
trouvent dans ces modèles les justifications théoriques qui leur faisaient
auparavant défaut.
Les effets des attentes et du placebo sur les systèmes morphinergiques dans
la gestion de la douleur sont aujourd'hui mieux connus aussi.
Certains états et certaines techniques restent pourtant encore mal expliqués:
l'hypnose, l'auto-hypnose ou les techniques plus excentriques encore de
dérivations de l'attention.
Les cliniciens savent par expérience que l'hypnose reste une puissante forme
de suggestion et de réduction de la douleur.
Les chercheurs savent aussi que ces techniques agissent par une voie
différente des circuits neurophysiologiques mieux connus. Facile à
démontrer: la naloxone, un inhibiteur des agents morphinergiques ne modifie
en rien les réponses analgésiques associées à l'hypnose… La voie analgésique
reste bien mal connue. Intégrée probablement au plus haut niveau du système
nerveux central et associée aux mécanismes perceptifs et mnésiques, elle
reste encore difficile à préciser.
Même si cette voie n'est pas encore clairement balisée, les cliniciens ne
doivent pas attendre les résultats de la recherche fondamentale pour
d'utiliser cet outil clinique auprès de certains patients.
Certains clients ne répondront pas du tout (ne croient pas du tout!) aux
techniques mentales. Aucune importance. Dans une approche interactionnelle
du type « École du dos », ils trouveront ailleurs d'autres outils pour
apprendre à gérer leurs douleurs chroniques. D'autres clients ont des
attentes beaucoup plus favorables face à ces techniques. Les exercices de
dérivation de l'attention, proposés dans les pratiques de visualisation dans
le contexte de la préparation mentale peuvent les accompagner sur les
chemins de la guérison.
D'autres exercices de dérivation de l'attention empruntent le support
d'une
activité motrice.
Le message n'est pas toujours facile à véhiculer. Nos
essais dans ce domaine restent une tentative modeste que d'autres cliniciens
auront l'occasion de perfectionner.
Mais dans ces techniques de dérivation de l'attention, comme dans beaucoup
d'activités de la vie quotidienne, la croyance dans l'efficacité de
l'approche reste encore un ingrédient essentiel de son succès !
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