Comme toutes les autres qualités physiques, l'aérobie peut s'améliorer à
tout âge si l'entraînement est adéquat. Toutefois, avant d'entreprendre un
programme d'entraînement, il est recommandé de subir un examen médical ou,
si cela s'avère impossible, de répondre au
test Q-AAP (Questionnaire d'aptitude à l'activité physique).
Essentiellement, l'entraînement en
aérobie améliore le débit cardiaque et les échanges gazeux au niveau des
cellules et cela se traduit par une fréquence cardiaque plus basse au
repos ou pour un travail donné et par une possibilité d'accomplir une
somme de travail beaucoup plus importante lorsque que besoin est.
Rien de nouveau sous le soleil. Pour être adéquat, un programme
d'entraînement en aérobie doit remplir certaines conditions au niveau de
la fréquence à laquelle il est exécuté, de son contenu, de sa durée et de
son intensité. Le F.A.I.T. où chacune des lettres représente un aspect de
l'entraînement est donc encore d'actualité.
F = Fréquence des entraînements
On pourrait ici distinguer trois phases. D'abord une phase d'initiation
d'une durée de 4 à 6 semaines destinée à permettre à l'organisme le temps
de s'adapter progressivement aux demandes de l'entraînement et à apprendre
à doser ses efforts. De 2 à 3 séances hebdomadaires peuvent suffire au
cours de cette phase et, pour éviter une trop grande fatigue ou des
courbatures importantes, il est préférable d'exécuter ces entraînements
sur des jours non-consécutifs.
Deuxième phase, la phase de développement. D'une durée d'environ 6 mois,
elle est, comme son nom l'indique, destinée à améliorer les acquis. De
3 à 5 entraînements hebdomadaires sont de mise au cours de cette période.
Pour « monsieur tout le monde », on a longtemps recommandé la formule
d'alternance entre jours d'entraînement et jours de repos ce qui nous amène
à 7 entraînements sur 14 jours avec une moyenne de 3 et demi par semaine.
Cette formule s'avère encore très rentable puisqu'elle permet une
amélioration appréciable de la capacité aérobie tout en minimisant les
risques de blessures qui pourraient résulter d'une surcharge
d'entraînement.
Troisième phase, le phase de maintien qui doit se prolonger toute la vie
durant. On revient ici à la prescription de la phase d'initiation avec
une exigence de 2 à 3 entraînements hebdomadaires exécutés de préférence
sur des jours non-consécutifs.
A = Activités à privilégier et façon de les exécuter
Les meilleures activités pour développer la capacité aérobie doivent
présenter trois caractéristiques. Elles doivent d'abord pouvoir augmenter
la fréquence cardiaque à 120 battements/minute et plus. Pour parvenir à un
tel résultat, il y a obligation de solliciter les grosses masses
musculaires du corps qui sont situées dans les fesses et les membres
inférieurs et, dans une moindre mesure, dans le tronc et les bras. Ensuite,
elles doivent pouvoir être exécutées à un rythme constant pour finalement
pouvoir être poursuivies pendant de nombreuses minutes. Marche, course,
bicyclette, natation, ski de fond, patinage, raquette, aviron représentent
toutes des activités présentant ces caractéristiques.
Ceux qui pratiquent ces activités de façon compétitive vont utiliser
plusieurs formes d'entraînement. Longues distances à rythme constant et
modéré, distances intermédiaires à rythme élevé ou encore, répétitions
de courtes distances à rythme encore plus élevé (entraînement par
intervalle). Toutefois, pour les individus n'ayant aucune visée
compétitive, les sorties à rythme constant et modéré apparaissent comme
la meilleure option.
I = Intensité
En aérobie, la mesure de l'intensité de l'activité se fait grâce à la
mesure de la fréquence cardiaque. Plusieurs méthodes peuvent permettre de
connaître la fourchette à l'intérieur de laquelle il faut maintenir les
fréquences cardiaques pour que l'entraînement soit rentable.
La première méthode recommande une intensité se situant entre 50 et 85% de la
consommation maximale d'oxygène, laquelle est en étroite relation avec la
fréquence cardiaque. Cette méthode se veut la plus précise mais son
utilisation demeure limitée du fait qu'avant de l'utiliser, un individu
doive se soumettre à un test de mesure de sa consommation d'oxygène.
Deuxième méthode, somme toute assez simple, le pourcentage de la fréquence
cardiaque de réserve. Cette méthode consiste d'abord à établir la fréquence
cardiaque de réserve de la façon suivante. Établir la fréquence cardiaque
maximale estimée à 220 moins l'âge d'un individu.
Mesurer ensuite la
fréquence cardiaque de repos
et soustraire ce résultat de la fréquence maximale pour obtenir la
fréquence cardiaque de réserve. Calculer ensuite 60 et 80% de cette
réserve et l'ajouter à la fréquence de repos pour connaître la fourchette
recommandée.
Exemples de calcul du pourcentage de la fréquence
cardiaque de réserve:
Un individu est âgé de 45 ans. Sa fréquence cardiaque maximale est donc
estimée à (220-45) 175 battements/minute. Lorsqu'il est au repos, cet
individu à une fréquence cardiaque de 60 battements/minute, il possède
donc une fréquence cardiaque de réserve de (175-60) 115 battements/minute.
Respectivement 60 et 80% de cette réserve (115) donnent 69 et 92 auxquels
résultats il faut ajouter la fréquence cardiaque de repos (60) pour obtenir
une fourchette d'entraînement se situant entre 129 et 152
battements/minute.
De la même façon, un individu, toujours âgé
de 45 ans mais avec une fréquence cardiaque de repos de 80 aurait une
fréquence cardiaque de réserve de 95 et une fourchette recommandée
s'étalant de 137 è 156.
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Troisième méthode qui quoique moins précise s'avère
cependant la plus simple à utiliser, celle préconisée par Condition
physique Canada qui consiste simplement à soustraire 200 - l'âge et 170
moins l'âge pour déterminer la fourchette. Avec le même individu que
précédemment, le résultat obtenu serait une fourchette variant entre
(200 - 45) 155 et (170 - 45) 125 et ce, sans aucune considération pour sa
fréquence cardiaque de repos. Le tableau qui suit illustre d'ailleurs
cette méthode qui peut facilement convenir aux actifs non-compétitifs.
Figure 7.7 Zone de rythme cardiaque visée
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T = Temps
Le temps sera ici considéré sous trois angles
différents: temps de chaque entraînement, temps ou durée d'un programme
d'entraînement et meilleur temps ou moment de la journée pour effectuer
un entraînement.
Temps consacré à un entraînement
Pour parvenir à des résultats intéressants, il est nécessaire de
considérer le temps consacré à chaque entraînement en relation avec
l'intensité de chaque entraînement. Ainsi, plus un entraînement se fera
à une intensité près de la limite inférieure de la fourchette recommandée,
plus il sera nécessaire d'y consacrer du temps alors qu'un entraînement
voisinant la limite supérieure de la fourchette pourra être écourté
quelque peu. Ceci étant dit, des entraînements dont la durée varie entre
20 et 30 minutes apparaissent comme tout à fait indiqués.
Temps consacré à un programme d'entraînement
L'activité physique fait partie des besoins essentiels de l'organisme
(au même titre que boire, dormir, manger, éliminer) et il est impossible
de s'en priver pendant de longues périodes sans en ressentir des effets
néfastes. À peine deux semaines d'inactivité suffisent à hypothéquer
significativement des gains réalisés grâce à un programme d'entraînement
d'environ 6 mois. Près de 50% des acquis sont disparus après 1 à 3 mois
d'inactivité et la totalité des acquis après 6 mois. Comme tous les
besoins essentiels de l'organisme, le choix n'existe pas, le maintien
d'un bon niveau de capacité aérobie est l'affaire de toute une vie.
Meilleur temps de la journée pour s'entraîner
Il n'y a pas comme tel de moment idéal pour s'adonner à l'aérobie, mais
il y a certains moments qu'il vaut mieux éviter. Ainsi, la période suivant
immédiatement un repas ne convient pas à une période d'activité intense.
Mieux vaut laisser s'écouler une période minimale de 90 minutes après la
fin d'un repas avant de passer à l'action. En revanche, les minutes
précédant un repas pourraient être intéressante pour les gens désirant
perdre du poids car il a été démontré qu'une activité intense peu de
temps avant un repas diminue l'appétit Il serait peut-être sage d'éviter
également de s'entraîner tard en soirée car cela peut perturber le
sommeil; aussi, pour ceux qui préfère l'entraînement en soirée, est-il
préférable de privilégier davantage le début de soirée plutôt que la fin.
Mis à part ces deux restrictions, le choix du moment d'entraînement devra
tenir compte des goûts et disponibilités d'horaire du pratiquant. Le matin
pour ceux qui ont des après-midi et des soirées chargées, immédiatement
après le travail pour ceux qui veulent faire une transition nette entre
temps de travail et temps de loisirs, en matinée, en soirée: le choix est
vaste, il s'agit d'opter pour celui qui convient le mieux.
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