Le bilan musculaire terminé, le patient se rhabille. Il participe finalement
au bilan interactionnel, un bref entretien d'environ 10 minutes. Ce bilan
débute, en quelque sorte, l'intervention stratégique pour influencer le
lombalgique. Le praticien ne prend aucune note. Il reste plutôt en contact
avec le lombalgique par une communication non verbale propre à la relation
thérapeutique (tableau 3.12). À l'École
interactionnelle, ses interventions s'appuient sur une stratégie
d'intervention centrée sur la relation entre les individus
(module 1). Cette stratégie vise
à maximiser son pouvoir d'influence pour promouvoir délibérément, chez le
lombalgique, des changements utiles - et remarquables - dont il n'aurait
pas pris lui-même l'initiative. Les changements visés sont de taille :
modifier en profondeur les habitudes de vie du lombalgique en lui apprenant
à s'autotraiter. Le succès de l'entreprise dépend largement de l'habileté
du clinicien à l'amener à coopérer avec les tâches à accomplir. Ce bref
entretien d'une dizaine de minutes constitue précisément la première
intervention stratégique pour accroître la collaboration de
« futur » participant à l'École du dos. Le but thérapeutique
poursuivi : amener le lombalgique à adopter des attentes de guérison
réalistes et mesurables. (Ce but sera définitivement atteint à la signature
du contrat négocié au cours de la première rencontre du groupe.) Plus
spécifiquement, le clinicien applique trois tactiques thérapeutiques
(tableau 3.12). Il adopte la position d'influence
non-expert. Il évalue si le lombalgique est
« client » ; s'il est « touriste », il le
rend « client ». Il conserve sa marge de manoeuvre en
communiquant au patient, dans une semaine seulement, sa décision de
l'accepter ou non à l'École du dos. Au cours du bilan interactionnel, le
praticien module quatre aspects des attentes du lombalgique : espoir,
engagement, changement souhaité et expert de sa douleur. En pratique, il
façonne ces attentes à l'aide des six questions de
l'encadré 3.5.
|