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Introduction
Sommaire
Objectifs
Feuille de route
Matériel d'intervention
FAQ
Bibliographie
1.  Composantes
2. Bilan médical
3. Bilan fonctionnel
3.1  Q.- Perceptions et habitudes de vie
3.2  Q.-Contraintes et douleur
3.3  Observations biomécaniques
3.4  Zones gachettes
3.5  Bilan musculaire
4. Bilan interactionnel
 3. Évaluation clinique

BILAN MUSCULAIRE

L'interprétation des résultats du bilan musculaire dépend du point de vue de l'analyse. La perspective monadique aboutit à des causalités « expliquant » la lombalgie. Elle n'est pas entièrement erronée. Dégénérescences, faiblesses ou manques de souplesse des muscles cibles accompagnent la lombalgie chronique. Certaines compressions radiculaires expliquent des pertes de la force motrice. Ces constatations recoupent la « réalité objet » du bilan médical. La relation de causalité entre les manques (ou la trop grande flexibilité) observée dans le bilan musculaire et la lombalgie chronique s'explique plus difficilement. À l'opposé, la perspective pragmatique fournit au client un espoir sur les chemins de la guérison. D'abord, en utilisant la mesure de l'évidence. Après quelques semaines d'entraînement, une comparaison par rapport au niveau de base initial procurera au patient toutes les raisons de se réjouir de ses progrès. Quel que soit le muscle cible choisi, la fonction retenue ou le rationnel évoqué, il n'y échappera pas. Au thérapeute à lier la réduction de la douleur qui pourrait s'en suivre à ces progrès. Et dans le cas contraire, tout aussi probable, où la douleur n'en serait pas immédiatement altérée ? En recadrant cette douleur récalcitrante avec le prix habituel à payer pour les progrès réalisés dans la poursuite des objectifs inscrits au contrat. Quant aux muscles cibles ou aux fonctions retenues, le choix des armes vous appartient. Causalité linéaire traditionnelle : vous expliquerez ses douleurs à cause de la faiblesse de ses abdominaux, de la réduction de flexibilité de sa chaîne postérieure ou de la contracture de son pyramidal. Causalité circulaire : vous proposerez simplement une prescription à 180-degrés par rapport à vos observations fonctionnelles initiales (tableau 7.1). Vous prescrirez donc soit la même chose, soit un renforcement ou un étirement différent. Mais en choisissant la tactique du 180-degrés, vous vous débarrasserez du fardeau de la preuve associée à la causalité linéaire. Et vous vous réservez tout simplement le droit de changer votre prescription si elle n'aboutit pas aux résultats escomptés. Les balises de la « réalité objet » issues du bilan médical ne font, ici, qu'encadrer la réalité interactionnelle proposée au patient. Elles ne s'y substituent pas.

L'évaluation des paramètres physiques reste un moment important pour déterminer le degré de déconditionnement physique. Le bilan musculaire va se répéter, en classe, au cours de la troisième et de la onzième rencontre (modules (7 et 15). Nous avons opté pour des épreuves simples (sans machine) et faciles à reproduire à domicile par les lombalgiques. Mais, rien n'empêche d'ajouter des épreuves plus sophistiquées.

  • Flexibilité 

    • la distance doigts-sol en flexion antérieure ;
    • le test de Schober ;
    • (plus sophistiqué  l'inclinométrie ou la rachipelvimétrie si on dispose des appareils).

  • Force musculaire :

    • L'utilisation des machines isocinétiques pour évaluer les extenseurs, les fléchisseurs et les rotateurs du tronc (Cybex, Biodex) et l'évaluation du soulever en isocinétique (lift task).

  • Endurance.
    Trois tests simples pour évaluer l'endurance qui pourrait jouer un rôle important dans les activités quotidiennes :

    • Le test chronométré en position de « gargouille » de Biering-Sorenson évalue l'endurance des muscles extenseurs (29) ;

    • Le test chronométré des fléchisseurs : sujet en décubitus dorsal, jambes surélevées avec les hanches et les genoux fléchis à 90 degrés. (Il existe de larges différences entre sujets sains et lombalgiques qui maintiennent moins bien ces postures ; ces deux tests n'augmentent pas la douleur) ;

    • Le test de soulèvement et dépose de charges croissantes permet de juger du niveau d'endurance fonctionnelle (248). Le sujet doit soulever à 4 reprises, du sol jusqu'à la hauteur du bassin et inversement, une caisse avec une charge de 5 kg pour les hommes et 2,5 kg pour les femmes, en 20 secondes. Le mouvement est poursuivi sans temps de repos jusqu'à impossibilité de suivre la cadence. La charge limite normale se situe entre 45 % et 60 % du poids du corps.

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