Le praticien applique la première tactique thérapeutique, appelée
«nbsp;client-touriste , lors du
(bilan interactionnel) et
de la première rencontre en
groupe.
La tactique client-touriste consiste à évaluer si le lombalgique
est « client » ou, dans le cas d'un « touriste », à
le rendre « client ».
Un « client » au sens où nous l'employons ici désigne un lombalgique qui
demande activement de l'aide et répond aux critères médicaux définis au
bilan médical (chapitre 3). La définition de client comprend
essentiellement trois éléments » (104,p. 128) :
(i) « J'ai lutté contre mes problèmes de maux de dos chroniques
qui me gênent considérablement » ;
(ii) « Je n'ai pas réussi à me soulager par mes seuls efforts
personnels » ;
(iii) « J'ai besoin de votre aide pour me soulager de mes
douleurs ».
Le lombalgique est toutefois rarement aussi clair et concis. D'habitude,
c'est en décrivant ses problèmes et ses efforts infructueux qu'il révèle
son statut de « client » ou en répondant aux questions prévues
à cet effet (encadré 3.5).
À la différence des traitements
pharmacologiques, à l'École interactionnelle, comme dans tout traitement
comportemental d'ailleurs, il est impossible d'influencer un
« touriste ». L'intervenant dispose du pouvoir d'influence
si, et seulement si, le lombalgique est « client . Dans le cas
contraire, le praticien tentera donc de le rendre « client ».
L'évaluation clinique offre d'emblée au praticien l'opportunité de le
convaincre : il occupe la position d'expert, il touche le patient
et la tenue vestimentaire communique explicitement son pouvoir
interpersonnel (avec ou sans pantalon distingue ici visiblement le
praticien du patient).
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