Objectif 1 : Cartes de la douleur

Le premier objectif de la présente leçon vise à s'initier aux cartes de la douleur pour découvrir la " cause logique " de son mal de dos (diapo # 2-04 à 2-22). Pour y parvenir, procurez à chaque client un présentoir et un jeu des six cartes de la douleur (figure 6.1). Présentez brièvement une à une les cartes. Faites-les toutes disposer par le client sur son présentoir. Une pastille d'adhésif genre velcro en facilite l'exposition. Après quelques exercices de verrouillage du bassin, proposez à chacun de vos clients de valider la présence ou le retrait de ces cartes. Aidez-les à construire leur présentoir. --Façonnez avec eux une nouvelle " réalité ". Peu importe sa correspondance initiale à la réalité des tableaux cliniques ou à celle (plus discutable) des tableaux fonctionnels (tableaux 3.7 et 3.8). Laissez à votre client un rôle actif. Au lieu d'offrir d'emblée votre diagnostic professionnel (plus que contestable de toute façon chez le lombalgique chronique (281)), appliquez la tactique thérapeutique " expert non-expert " en favorisant ici une position one down. Laissez-lui le soin de déterminer lui-même les cartes qui " décrivent " le mieux son problème lombaire. Les diapos # 2-15 à # 2-21 détaillent cette procédure. Pour le moment, respectez ses choix. Que vos clients présentent séance tenante les " bonnes " cartes n'est pas le but de l'exercice. Avertissez-les, dès le départ, qu'il leur sera possible de modifier leur jeu en cours de route. Tout au long des prochaines rencontres, vous disposerez de tout le temps nécessaire pour les influencer si vous pensez qu'ils se trompent. Dans le cas contraire, ils auront tout le temps de vous influencer. Ainsi, vous favorisez une véritable démarche d'auto-apprentissage et de prise en charge en procurant au lombalgique l'opportunité de réfléchir à la réalité de sa douleur chronique, chez lui et en relisant le chapitre portant sur les douleurs aiguës dans le livre d'accompagnement (57). Voici quelques suggestions pour maximiser l'effet de ce support didactique. Pour ce qui concerne la carte musculaire, exigez son maintien, soit comme cause, soit comme conséquence des douleurs lombaires. La plupart des techniques d'usage simple comme l'automassage, les analgésies par stimulations mécaniques, l'utilisation de la chaleur ou l'apprentissage de la réponse de relaxation ciblent cette carte passe-partout. En récupérant les effets de ces apprentissages simples et conviviaux, vous parviendrez peut-être à influencer efficacement certains de vos clients. Vous leur redonnerez alors confiance en eux, confiance souvent érodée par les longues périodes de détresse mais nécessaire pour parcourir les chemins de la guérison. Ne perdez pas trop de temps sur la définition et la délimitation des territoires, sensitifs ou moteurs, impliqués dans les cartes issues de la racine nerveuse. Par contre, n'hésitez pas à influencer discrètement le client dont le dossier médical est sans équivoque. Faites souvent référence à l'évaluation clinique et établissez des liens entre cartes et tableaux cliniques. Mentionnez discrètement la hiérarchie établie entre les différentes figures. En général, il est préférable d'avoir dans sa mise une carte musculaire qu'une carte facettaire, une carte discale qu'une carte issue de la racine nerveuse. Enfin, quand ni participant ni vous-même n'êtes certain d'une carte, faites-la placer horizontalement sur le présentoir. Message sous-jacent aux cartes de la douleur : " la situation est parfois désespérée, mais elle n'est pas grave..." (diapo # 2-13).

Objectif 2 : Postures de repli; objectif 3 : Techniques simples

Avant de pratiquer les postures de repli, faites exécuter une dizaine d'exercices de mobilisation du bassin. Insistez sur l'importance de cette discrimination proprioceptive spécifique dans le traitement de la lombalgie chronique. Mentionnez qu'il est plus facile de l'acquérir initialement en position allongée jambes fléchies, puis debout contre un mur avant de l'automatiser pour être en mesure de l'utiliser efficacement dans ses activités quotidiennes, en auto ou en marchant. Puis démontrez et faites prendre au groupe les postures traditionnelles de repli (diapos # 2-27 à # 2-31). Passez à l'enseignement de techniques simples de gestion de la douleur. Ces techniques offrent au lombalgique la possibilité de moduler ses douleurs lombaires (357). Des moyens qui lui permettent en quelque sorte de se voir capable de composer avec ses maux de dos. Commencez d'abord par une pratique de l'aspirine musculaire (diapo # 2-33). Montrez ensuite l'utilisation de la glace et de la chaleur (diapo # 2-34 et 2-35). Différenciez les buts de l'une (analgésie et réduction de l'oedème) et de l'autre (réchauffement et détente musculaire). Terminez par le TENS (diapo # 2-36). Une brève présentation suffit. (Nous utilisons d'habitude le TENS conventionnel décrit à la page 45.) Tous les participants se verront en effet offrir l'occasion d'utiliser cet appareil au cours du programme. Nous intégrons le TENS à l'École interactionnelle parce qu'il s'est avéré efficace à court terme pour soulager nos clients souffrant de lombalgie chronique (241). Grâce à ses propriétés analgésiantes, il assure aussi la participation aux activités de groupe des lombalgiques handicapés par une douleur aiguë au moment des rencontres hebdomadaires (35). Toutefois, nos études montrent que la caféine élimine ces effets. À peine 200 mg de café (environ deux tasses de café) suffisent pour bloquer totalement l'effet analgésique du TENS (242). Pour ressentir les effets analgésique du TENS, le participant doit donc cesser la consommation de caféine (café, thé, chocolat, boisson gazeuse, etc.) pendant la semaine d'essai de l'appareil à domicile (tableau 6.3).