Une propriété simple mais étonnante de la communication veut qu'elle soit
inévitable. En présence d'autrui, tout comportement, verbal ou non verbal,
prend un sens et constitue ainsi une communication. En d'autres termes, tout
comportement présente un caractère communicationnel du fait qu'il possède la
valeur d'un message. Mais, le « comportement n'a pas de contraire. Autrement
dit [...] on ne peut pas ne pas avoir de comportement [..]. Il s'en suit qu'on
ne peut pas ne pas communiquer, qu'on le veuille ou non »
(394, p.45). L'impossibilité de ne pas communiquer
s'applique à toutes les situations d'interaction, incluant celles où l'un d
es partenaires ne veut pas communiquer. Illustrons ce point par un exemple
courant. La personne qui regarde droit devant elle dans un restaurant bondé
de monde et le passager assis dans un métro qui garde les yeux fermés
communiquent, tous les deux, le même message : ils ne souhaitent parler à
personne et ne veulent pas qu'on leur adresse la parole. En général, leurs
voisins comprennent leur message et les laissent tranquilles. Manifestement,
des messages s'échangent entre ces individus et leurs voisins. Donc, ils
communiquent ! L'impossibilité de ne pas communiquer s'applique aussi
aux contextes de malentendu où la communication n'est ni intentionnelle, ni
réussie. Par conséquent, qu'il le veuille ou non, dans le cadre d'un échange
éducationnel ou d'une consultation clinique, tous les gestes et paroles du
praticien ont valeur de message aux yeux des lombalgiques.
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