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Thèmes :
1.  Stratégie
2.  Tactiques
 1. Effet Palo Alto

FAQ

Q.

J'ai de la difficulté comme intervenant à comprendre comment on peut recadrer positivement la douleur, en fait cela revient à dire à un patient que c'est « bien d'avoir mal...» Étrange non !

R.
Personne ne dit que c'est « bien d'avoir mal ». Il faut bien lire la formulation de ce recadrage. Au moment opportun (voir diapos 4-04 à la page 241 de notre livre intitulé Lombalgie : École interactionnelle du dos), le praticien recadre positivement l'AUGMENTATION de la douleur. Il dira : « Dans les premières semaines de votre entraînement, l'accroissement de la douleur est un bon signe ». Le but de ce recadrage : encourager le client à poursuivre son nouveau programme d'exercices (routine motrice et activité cardiorespiratoire) malgré l'augmentation de la douleur. Auparavant, l'augmentation de la douleur indiquait au client de s'immobiliser. Maintenant (après ce recadrage), l'augmentation de la douleur signifie qu'il peut continuer sans crainte, qu'il est sur le chemin de la guérison...

Charest J., Ph.D.

Q.

Existe t-il un lien entre la gravité d'une pathologie et la notion de « client ou de touriste » ?

R.
Aucun. Il s'agit d'une variable indépendante du diagnostic médical ou du bilan fonctionnel.

Charest J., Ph.D

Q.

Quelle sont les principales différences entre les approches rééducatives de type comportementaux (surtout américaines) ou médicales (école suédoise) et l'approche sous jacente à l'école interactionnelle du dos ?

R.

Au départ, la différence majeure, c'est le modèle. Il est issu des théories de la communication et non d'une causalité linéaire comportementale ou médicale.

Ensuite ce sont les stratégies et les tactiques thérapeutiques utilisées. Bien identifiées dans cette approche, elles guident l'interaction du clinicien avec ses patients.

Enfin c'est la « pragmatique » qui guide l'intervenant durant ses interventions. Un exemple ? La mesure de l'évidence dans le syndrome de déconditionnement moteur. Nous considérons comme inévitable l'amélioration de la force, de la flexibilité ou de l'endurance des groupes musculaires sollicités régulièrement durant l'école. Si cette amélioration prévisible s'accompagne d'une réduction (prévisible ?) de la douleur, nous laisserons le patient faire le lien entre la « cause et l'effet ».

Dans le cas contraire ?

Nous abandonnerons cette « amélioration » pour introduire d'autres changements (préparation mentale, analyse ergonomique, gestion de la douleur) afin de tenter d'affecter soit l'intensité soit l'aspect désagréable de la douleur.

L'école interactionnelle n'est pas un traitement « psychologique ». C'est un traitement multifactoriel d'un patient lombalgique qui « apprend à apprendre » et dont les interactions dans un groupe sont favorisées par une équipe multidisciplinaire dans le but de réduire ou de gérer plus adéquatement sa douleur lombaire chronique.

Chenard J.R., Ph. D.

Q.

Lorsqu'un client/e n'est pas sélectionné pour cause de motivation insuffisante, comment l'intervenant/e doit-il s'y prendre pour l'informer de sa décision ? L'informer de façon directe « qu'il n'est pas assez motivé pour suivre le traitement proposé » ? Moduler sa réponse différemment ?

R.

Certes, il faut informer honnêtement les patients. Mais, étant donné la complexité du phénomène des lombalgies chroniques, les variances au niveau de la motivation et de la douleur, il est de bonne éthique professionnelle de ne pas « brûler » ce traitement en tant que solution éventuelle pour cette personne, à un autre moment, dans un contexte personnel plus favorable.

Ainsi formulée, cette réponse ne tient pas compte de la philosophie d'intervention de l'École. En fait, cette réponse traduit une analyse monadique de la motivation, celle-ci attribuable à une caractéristique individuelle, alors que la stratégie d'intervention à la base du programme exige une perspective interactionnelle. Sous cet angle, la motivation, évaluée en tant que critère d'admission lors de l'examen clinique, relève des interactions entre le client et les examinateurs en présence. Ici, la motivation est une résultante de ces interactions. Elle renvoie autant à la valeur des motifs du client qu'à la capacité et possibilité des évaluateurs d'influencer cette motivation initiale, si faible soit-elle.

Alors, informer franchement le patient de notre décision nécessite une formulation qui tient compte de l'aspect dynamique et interactionnelle de la motivation comme critère d'exclusion.

Par exemple : « Pour l'instant, nous jugeons que l'École n'est pas un traitement pertinent pour vous. Nous ne sommes pas convaincus de pouvoir vous convaincre de suivre le traitement jusqu'au bout et avec toute l'implication personnelle quotidienne qu'il impose. »

Provencher M., M ed.

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