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 8. Syndrome de déconditionnement mental

LES OBJECTIFS

L'objectif de la leçon vise à apprendre, au plan mental, à agir directement sur la carte musculaire et indirectement sur la douleur chronique (diapo # 4-09). Après avoir décrit le trajet " logique " de la douleur aiguë, le praticien aborde la question complexe de la perception dans la douleur (diapo # 4-10). Les diapositives de la vieille dame et la jeune femme facilitent cette discussion (diapo # 4-11 et 4-12). Voient-ils deux personnages ? Demandez-le leur à tour de rôle. Certains hésitent. Invitez un membre du groupe à donner des indices à l'écran pour percevoir soit la vieille dame, soit la jeune femme. Complétez l'analogie en précisant qu'une même réalité offre souvent plusieurs perspectives. Deux dans ce cas-ci. Comme dans le cas de la douleur lombaire. Je peux me voir " victime " ou " capable " de composer avec mes douleurs chroniques. Dans le premier cas, je me résigne ; dans le second cas, j'apprends à mieux gérer mes souffrances (diapo # 4-13). À l'aide des diapos # 4-14 à 4-17, signalez le lien étroit entre stress et santé en indiquant le rôle des émotions et particulièrement de l'efficience personnelle dans la gestion des douleurs chroniques (103). Ensuite, établissez le lien entre préparation mentale et relaxation, entre les cartes de la douleur et les techniques de relaxation (diapo # 4-18 et 4-19). Pour préparer la pratique de relaxation et l'initiation à la perception de la notion de chaleur qui clôturera cette leçon, invitez chacun des participants à étendre du baume du tigre (ou tout autre vasodilatateur périphérique) soit sur le point le plus douloureux dans son dos, soit sur sa main dominante (droite ou gauche). Encore ici, favorisez l'interaction du groupe (diapo # 4-20). Demandez à chacun d'aider son voisin dans l'application de l'onguent. En attendant l'effet vasodilatateur (5 à 6 minutes), les participants hyperstimulent leurs zones gâchettes les plus sensibles à l'aide de balles (diapo # 4-21). Une technique d'analgésie qui agit comme une " aspirine " musculaire. Cette technique augmente aussi les afférences en provenance des zones gâchettes sur lesquelles le participant va apprendre, dans quelques minutes, à se concentrer.

Encadré 8.1
RELAXATION PROGRESSIVE DE JACOBSON
  1. Tu commences aujourd'hui l'étude d'un alphabet corporel qui t'amènera à visiter chacun de tes muscles. Bienvenue donc pour ce voyage agréable au pays de ton corps (...). Cherche un endroit calme où tu sais que tu ne seras pas trop dérangé (...). Installe-toi confortablement en te débarrassant de tous vêtements susceptibles d'entraver tes mouvements (...). Tu devras t'allonger (...). Concentre-toi bien sur ma voix. Si les premières fois tu n'obtiens pas une relaxation parfaite, ce n'est pas bien grave. La réponse de relaxation exige de la patience et des répétitions (...).
  2. Tu es maintenant confortablement étendu et tu désires te détendre (...). Ferme les yeux et, pendant quelques secondes, prends conscience de la tension qui peut exister dans les muscles de ton corps (...). Les exercices que je te propose aujourd'hui vont t'apprendre à détendre progressivement quelques parties spécifiques de ton corps et à observer le contraste qui existe entre un état de tension et un état de détente.
  3. Tu fermes d'abord le poing droit. Rien que le poing. Sens la tension. Resserre simplement le poing droit de plus en plus fort et sens que ton poing et ton avant-bras deviennent de plus en plus tendus, de plus en plus durs (...). Porte attention à ces muscles et à ce que tu ressens lorsqu'ils sont tendus (...). Maintenant, desserre le poing et laisse ta main devenir tout à fait détendue (...). Tu remarques, sans doute, que ta main et tes doigts sont beaucoup plus détendus qu'ils ne l'étaient il y a quelques instants (...). Note le contraste entre la tension et la détente (...). Une sensation agréable n'est-ce pas? Tout en relâchant les autres muscles de ton corps, tu serreras, encore une fois, fortement le poing droit. Serre fortement le poing droit et sens la tension très forte qui l'envahit (...). Desserre le poing et détends tes doigts (...). Constate encore une fois le contraste entre la tension ressentie dans tes doigts et leur état présent de détente (...). Maintenant, serre les deux poings. Prends conscience de la tension qui les envahit (...). Desserre les poings (...). Remarque maintenant que tes mains et tes avant-bras sont beaucoup plus détendus (...).
  4. Encore une fois, serre les deux poings très fortement. Serre les poings et sens la tension qui s'accroît (...). Et maintenant, desserre-les, étends les doigts et détends ton corps tout entier (...). À présent, plie les deux bras lentement vers toi et augmente ainsi la tension dans tes biceps ; serre fortement les biceps et sens à quel point ils deviennent tendus (...). C'est bien! Détends maintenant les bras et prends encore une fois conscience du contraste entre la détente et la tension (...). Place les paumes de tes deux mains ensemble, devant toi, et pousse-les l'une contre l'autre aussi fort que tu le peux (...). Qu'elles en tremblent de fatigue (...). Relâche la tension d'un seul coup et laisse retomber tes bras, mous et détendus. Note le contraste entre l'état de tension précédent et l'état actuel de détente.
  5. Cette sensation de laisser aller, c'est la sensation qui déclenche la réponse de relaxation. Afin de ressentir la tension dans les muscles de ton cou et de tes épaules, étire tes bras sur le côté et soulève-les légèrement (...). Laisse-les ainsi se fatiguer. Les muscles de tes épaules vont aussi se tendre et donc se fatiguer (...). Maintenant, laisse-les retomber et ressens l'agréable sensation de relaxation qui suit (...). Replace tes deux bras dans une position confortable et détends-les de plus en plus (...). Même s'ils te semblent totalement détendus, essaye quand même d'aller encore plus loin et de les détendre davantage (...). Afin de ressentir la tension dans les muscles de ton dos et à condition de ne pas avoir en main une carte facettaire, essaye maintenant, en prenant appui sur tes épaules et tes fesses, d'arquer le dos ; arque-le plus encore et maintiens-le ainsi (...). Ressens-tu le travail en tension des muscles de tes gouttières vertébrales, du haut en bas de ton dos (...)? Relaxe-les et laisse-les maintenant s'appuyer au sol et s'y étaler (...). Sens-tu bien tous les points de contact du dos sur son appui, de la nuque aux fesses ? Recommence à arquer le dos lentement, la tension augmente à nouveau (...).
  6. Si tu inclines maintenant ton pubis à droite ou à gauche, tu ressentiras plus ou moins de tension sur l'un ou l'autre des deux côtés en fonction de ta position ; essaie à droite (...) à gauche (...). Relâche maintenant et enfonce-toi de plus en plus profondément dans le sol au fur et à mesure que tes muscles se détendent(...). Aide-les, si tu le désires, en fléchissant légèrement les jambes aux genoux (...).
  7. Ultérieurement, tu seras capable de recréer cet état de relaxation sans commencer par une contraction musculaire. Bon! Maintenant tu contractes les fesses. Des muscles faciles à localiser car ils sont parmi les plus volumineux du corps humain. Essaie donc de te soulever du sol en les contractant ainsi que les muscles de la partie supérieure des cuisses (...). Détends-toi et laisse-les de nouveau s'étaler confortablement au sol (...).
  8. Au tour de tes cuisses : raidis-en tous les muscles, les muscles qui te permettent d'écarter les genoux et ceux qui te permettent de les rapprocher ; ceux qui te permettent de les soulever ou de les abaisser. Raidis-les tous jusqu'à ce qu'ils soient durs comme de la pierre et commencent à trembler (...). Sens bien ce qui se passe, alors que ces muscles deviennent de plus en plus tendus et fatigués (...).
  9. C'est bien ; laisse-les aller et relaxe toi (...). Inspire profondément pour remplir complètement tes poumons (...) garde ta respiration (...) ; expire lentement en laissant l'air s'échapper seul (...). Détends-toi (...). Inspire encore une fois profondément et prends conscience des tension que ce mouvement produit dans ta poitrine (...) , garde ton souffle (... expire lentement. Tous les muscles de ta poitrine se relâchent petit à petit (...). Respire un peu plus profondément et un peu plus lentement que d'habitude (...). À chaque expiration, laisse cette agréable sensation de détente s'étendre à ton dos, et à tes bras (...) ; à ta nuque et à ton visage (...) ; à tes reins (...) ; à ton abdomen (...) ; à tes jambes et à tes pieds (...). Recherche encore les parties de ton corps qui te semblent un peu tendues et détends-les.
  10. Ressens-tu bien les points de contact de ta nuque avec le sol (...) ; de tes épaules et de tes bras (...) ; de ton dos (...) ; de tes reins (...) ; de tes fesses (...) ; de tes cuisses (...) ; de tes mollets. À chaque expiration tu deviens encore plus détendu (...) plus détendu (...). Remarque qu'une sensation de lourdeur accompagne maintenant la détente que tu ressens. Constate maintenant jusqu'à quel point tu deviens lourd et détendu (...). Lourd et détendu.
  11. Tout ton corps est lourd et détendu et se berce lentement au rythme de ta respiration. Lourd et détendu (...) lourd et détendu (...). Pour augmenter encore cette sensation, écoute bien ma voix. Je vais compter jusqu'à 5. À chaque nouveau chiffre, tu vas t'enfoncer plus encore dans la détente: un, détendu (...), deux, plus détendu (...), trois, bien détendu (...), quatre, encore plus détendu (...), cinq, totalement détendu (...). Profite bien, durant les prochaines minutes, de cet état (..5 mn de silence..).
  12. Et voilà ! N'ouvre pas tout de suite les yeux. Prends une bonne respiration (...) croise ensemble tes mains et étire-toi lentement (...) plus encore (...) expire profondément. Une autre grande inspiration (...) ; expire lentement (...). ouvre tes yeux mains ne te lève pas encore (...). Après plusieurs répétitions, lorsque tu maîtriseras bien cette technique, tu n'auras plus besoin de cette cassette. Travaille alors à ton propre rythme et dans la position qui te convient le mieux. Plus tard, sache qu'il te faudra aussi abandonner la contraction, la mise en tension qui précède la détente. Tu obtiendras alors cette détente simplement en l'induisant directement dans le muscle. Tu la réaliseras en passant en revue dans ta tête l'alphabet musculaire que tu es en train d'apprendre (...). Un autre scénario (voir la partie travail personnel) te facilitera plus tard cet apprentissage. Si tu le désires, tu peux reprendre maintenant tes activités quotidiennes plus détendu et plus reposé.
Encadré 8.2
TRAINING AUTOGÈNE DE SCHULTZ
L'exercice de relaxation que je vous propose aujourd'hui ne nécessite pas de mouvement, pas de déplacement. Il agit directement sur les cartes d'origine musculaire et vous servira ensuite comme point de départ pour des techniques de visualisation. Vous utiliserez alors ces habiletés pour apprendre à mieux gérer la douleur chronique.
  1. Vous êtes maintenant confortablement installés et vous voulez vous détendre. Fermez vos yeux. Prenez une profonde inspiration, retenez-la (...), laissez l'air s'échapper doucement de vos poumons (...) détendez-vous (...). Concentrez-vous sur ma voix et faites attentivement ce que je vous suggère.
  2. Pensez maintenant à la détente qui s'installe dans votre bras droit. Il est lourd et détendu (...). Votre bras gauche (...). Il est lourd et relâché (...). À mesure que vos bras se détendent, vous remarquez peut-être que cette sensation de lourdeur se propage très lentement dans votre bras droit, dans votre bras gauche (...). Cette sensation de lourdeur est très agréable et très reposante.. Ne luttez pas contre elle, laissez-vous envahir (...) laissez-la augmenter (...). Vos bras sont maintenant lourds, lourds, ils deviennent de plus en plus lourds et détendus, lourds et détendus (...).
  3. Détente et lourdeur se propagent ensemble à travers votre corps tout entier. Votre jambe droite devient lourde et détendue (...) Votre jambe gauche devient lourde et détendue (...). Vos deux jambes sont maintenant lourdes et détendues (...) lourdes et détendues (...). Vous sentez que toute la tension diminue réellement dans cette partie de votre corps, cette sensation est bienfaisante et agréable. Chaque fois que vous soufflez, que vous expirez, vous sentez que votre état de détente s'approfondit davantage et que c'est tout votre corps qui devient lourd et détendu (...) lourd et détendu (...).
  4. Pensez maintenant à détendre davantage les muscles de votre dos (...), laissez-les devenir plus lourds et plus détendus (...). À partir de vos épaules, détendez davantage tous les muscles de votre dos. À mesure que la détente et la lourdeur s'installent dans votre dos, vous prenez conscience de ses points de contact sur la surface où il repose. Votre dos est maintenant lourd (...) lourd comme du plomb (...) il s'étale et s'enfonce lentement (...) Laissez vous aller complètement. Laissez-vous devenir lourd et détendu (...) lourd et détendu (...). Vous savez maintenant ce que l'on ressent quand on est détendu. Voulez-vous aller plus loin encore dans la détente ?
  5. Concentrez-vous maintenant sur la sensation de chaleur. Localisez l'endroit de votre corps ou vous avez appliqué votre produit. Concentrez-vous sur cette sensation de chaleur (...). Cette sensation est agréable. Laissez-la diffuser, laissez-la se répandre tout autour de la zone que vous avez massée tout à l'heure (...). Respirez calmement et librement et laissez cette sensation de chaleur pénétrer toute la zone habituellement douloureuse (...).
  6. Durant les cinq prochaines minutes, vous allez, sur chaque expiration laisser la sensation de lourdeur gagner tout votre corps. Vous aller aussi laisser la chaleur se répandre lentement tout autour de la zone que vous souhaiter traiter...(Laisser 5 à 7 minutes de silence)
  7. Gardez les yeux fermés mais revenez maintenant très lentement avec moi. Rien ne presse (...). Inspirez deux ou trois fois très profondément, très lentement (...), n'ouvrez pas encore les yeux (...), étirez-vous lentement (...). Je vais vous préciser maintenant le travail que vous aurez à faire durant la prochaine semaine.
Encadré 8.3
TECHNIQUE MENTALE (VISUALISATION)
  1. Vertébrus vous connaissez? Il s'agit de ce drôle de petit bonhomme qui illustre la plupart de nos messages. À la lumière de sa bougie, de vertèbre en vertèbre, remontez avec lui le long du trajet emprunté par les messages douloureux. D'abord le bas du dos bien sûr, puis le milieu du dos, enfin vers le cerveau. La maîtrise minimale d'une technique de relaxation facilite l'apprentissage d'une technique de visualisation.
  2. Imaginez-vous maintenant en face d'un écran mental. Un écran mental encore mal éclairé. C'est souvent dans cette pénombre que les messages douloureux prennent forme, qu'ils s'amplifient pour devenir soit intenses, soit désagréables. Vieille dame ou jeune femme ? Sur cet écran mental vos messages douloureux prennent aussi leur signification. Demandez à vertébrus d'éclairer de sa bougie l'écran mental situé devant vos yeux. Le bas d'un dos apparaît lentement devant vos yeux. Le bas de votre dos...
  3. Vous souvenez-vous de l'expérience du pendule ? Nous allons pratiquer une expérience identique. À la place du pendule ? Votre bassin ! Il apparaît maintenant sur votre écran mental. Comme vous avez appris à le faire, mobilisez-le mentalement, faites-le bouger lentement et volontairement cinq fois. Pensez à votre respiration! (... laisser 15 secondes minimum aux participants).
  4. Verrouillez maintenant votre bassin dans la position d'équilibre qui vous apparaît comme la plus confortable. Régularisez votre respiration. Éclairez bien l'écran mental en face de vous. Votre bassin s'y projette de plus en plus clairement avec ses articulations entre les deux hanches, votre colonne vertébrale en équilibre au-dessus. Il se découpe de plus en plus clairement sur cet écran: articulé autour des deux hanches, la colonne en équilibre dessus.
  5. Sans faire le moindre mouvement, imaginez maintenant votre bassin basculant vers l'avant. Le creux des reins augmente. Encore un peu. La pression augmente sur vos facettes... elle diminue sur le disque. Le noyau du disque se déplace lentement de l'arrière vers l'avant. Maintenant, l'arrière, le creux des reins disparaît ; encore un peu. C'est bien !
  6. Comme dans la position d'un chat en colère, votre dos s'arrondit maintenant. Imaginez vos facettes ? Elles s'écartent lentement, la pression diminue. La pression augmente par contre sur le disque. À l'intérieur du disque, le noyau se déplace vers l'arrière. Sur votre écran mental, sans faire aucun mouvement visualisez dix fois cet exercice. Vers l'arrière, le creux disparaît... la pression augmente sur le disque. Vers l'avant, le creux s'accentue... la pression augmente sur les facettes. Dix répétitions mentales sans mouvement et sans oublier votre respiration (... trente secondes minimum)
  7. Imaginez que la douleur que vous ressentez habituellement se transforme aussi en chaleur. Comme la flamme d'une bougie, votre douleur se consume lentement en dégageant une douce chaleur. La douce chaleur d'une bougie qui finit de se consumer lentement. Sur votre écran mental, un simple reflet maintenant, celui d'un bassin qui pivote librement entre des disques et des facettes qui tour à tour acceptent de travailler sans grincer. Lentement pour ne rien déranger à ce nouvel état d'équilibre, vous allez de nouveau mobiliser votre bassin une dizaine de fois. Vous mobilisez réellement votre bassin une dizaine de fois en ne quittant pas des yeux l'écran mental sur lequel se projettent vos mouvements. (... trente secondes minimum).
  8. Pour aujourd'hui ce petit travail mental est terminé. Nous le reprendrons la prochaine fois. Restez allonger encore quelques instants avant d'ouvir vos yeux...
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