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FAQ
Bibliographie
Thèmes :
1.  Introduction
2.  Postures et travail musculaire
3.  Manutention et maux de dos
4.  Analyse des contraintes
5.  Plan
6.  Scénario interactif
7.  Diapositives
 10. Ergonomie

FAQ

Q.

Comment doit-on gérer un participant qui ne veut ni cesser ni réduire sa consommation de médicaments contre la douleur, surtout si cette personne semble beaucoup souffrir?

R.

Avec beaucoup de tact mais autant de fermeté et après avoir passé clairement votre message principal puis avoir pointé du doigt le contrat signé au mur. Vous vous engagez à le respecter. Lui ou elle aussi! La conclusion de la plupart des cliniques américaines intervenant auprès de lombalgiques chroniques lourdement médicalisés est claire. La médication, surtout à base d'opiacés, est un obstacle majeur sur les chemins de la guérison. Le principal obstacle en fait. Vous faites donc une erreur stratégique et clinique si vous ne parvenez pas à l'influencer suffisamment pour l'aider à franchir cette étape avec vous et le support du groupe. Vous avez maintenant sur ce groupe votre pouvoir maximum d'influence. Pour quelques semaines encore. Normalement, vous ne devriez pas travailler seul ou seules. Les pharmacologues et les pharmaciens vous seront d'un grand aide dans vos procédures de sevrage. À votre client aussi. Ces procédures varient beaucoup selon les médicaments utilisés. Assurez-vous aussi de la collaboration de son médecin dans les cas les plus lourds. Si cela fait des mois qu'il prend ce genre de médication et que vous lui avez offert d'autres apprentissages, son médecin sera le premier à vous appuyer surtout s'il sait qu'autour de son patient, il y a une équipe d'intervenants bien formés et crédibles... Lui, pas plus que vous, ne crois à la "solution expresso". Mais comme tous les autres, il n'a que 20 minutes pour gérer la douleur chronique. Vous avez du temps maintenant que votre groupe est lancé et vous devriez avoir préparé le terrain depuis le début. C'était clair. Pour remplir son contrat, il devait s'engager dans cette étape là. Oui, il doit abandonner sa "dope". Assurez-vous de sa coopération. Puis suivez-le. Il peut prendre encore une ou deux semaines (et vous aussi pour achever de le convaincre). Mais les prochains jours seront difficiles pour lui. Pour vous aussi. Il doit bien maîtriser ses techniques de support (mentale, exercices, analgésies diverses, avoir un TENS et savoir s'en servir). Votre client doit savoir aussi que vous lui offrirez votre aide, celle du groupe et d'une personne significative de son entourage. Sa chance, c'est maintenant! Quand va-t-elle se représenter avec un groupe pour le supporter et un équipe clinique pour l'écouter. Non, il ne guérira pas miraculeusement. Oui, il peut reprendre le contrôle de ses douleurs et mieux les gérer.

Et s'il ne veut toujours pas? Vous lui en reparlerez lors de la discussion finale sur les attentes et les atteintes du contrat puisque la réduction finale de sa douleur dépend presque essentiellement dans son cas de sa coopération sur ce point... Doit-on l'exclure du programme ? Moi, je ne le ferai pas si jusqu'à date il a respecté ses autres engagements. J'exercerai par contre et ferai exercer par d'autres (médecin, pharmacien, autres clients passés par là, littérature, toutes les stratégies apprises d'influence ... Elles sont puissantes!

Chenard JR. Ph.D.

Q.

Mon client, ma cliente n'a jamais, jusqu'à aujourd'hui, fait quoique ce soit de mes prescriptions. Il ou elle assiste aux cours assidûment tout en ne montrant aucun signe de progrès naturellement. Je fais quoi?

R.
Ayez avec elle ou lui une explication franche et directe comme disent les diplomates. La porte est grande ouverte bien sur, et il n'y a pas de pénalités pour ce genre "d'abandon" bien planifié! Il faudra bien sur expliquer au groupe que vous lui avez conseillé d'autres alternatives...

Chenard JR. Ph.D.

Q.

Vous nous faîtes expliquer que la colonne vertébrale est une structure d'une exceptionnelle solidité et pourtant le nombre de lombalgique augmente de jour en jour.

R.
Nous ne faisons que reprendre le discours de certains des grands "mécaniciens" de la structure. Des orthopédistes d'envergure comme Hall (au canada anglais) ou Lavignolle (en Europe) . La majorité des lombalgies, celle qui fait vivre la plus grande partie des intervenants provient des "cartes musculaires". Le délabrement moteur, les "faillites posturales" expliquent la plupart de ces souffrances. Ajoutez ensuite les phénomènes normaux de dégénérescence associés au vieillissement et comme le mentionnerait Lavignolle le fait que les gens ne tolèrent plus aucun inconfort et vous avez là une explication pour la majorité de vos lombalgiques. Pas dans les faiblesses de la structure.

Chenard JR. Ph.D.

Q.

Lors de l'évaluation clinique de la douleur, le fait de voir le résultat antérieur sur la feuille de recueil sur vos échelles d'intensité et d'aspect désagréable influence t-il l'évaluation suivante ?

R.
Pas suffisamment dans le cadre d'une évaluation clinique pour fausser vos résultats. Ils offrent simplement un point de repère à notre patient. Dans le cas d'une recherche scientifique bien contrôlée, nous procédons cependant différemment. Nous enregistrons souvent nous-mêmes ces résultats ou nous les faisons enregistrer par notre "doloromètre". Un appareil électronique qui permet de recueillir sur le champ ces résultats dans un petit ordinateur portable.

Marchand S. Ph.D.

Q.

Comme thérapeute, je ne crois pas aux techniques mentales aboutissant à la "réponse de relaxation." Dois-je les enseigner cependant?

R.
La préparation mentale, comme la préparation motrice, fait partie d'une approche globale du patient. Il est arbitraire d'ailleurs de prétendre pouvoir séparer les deux. Vous pouvez être plus ou moins habile dans l'utilisation de ces techniques. De là à vouloir vous priver de cette possibilité d'exercer une influence sur certains clients... Et vous pourrez toujours aussi vous laisser influencer par les réponses de certains de vos patients...

Chenard JR. Ph.D.

Q.

Tout traitement efficace dites-vous possède des effets secondaires. Mais votre collègue, le psychologue, n'aime pas plus les "effets secondaires" que les "bénéfices secondaires". Mettez-vous donc d'accord avant de passer ce message...

R.
D'abord et heureusement, nous n'avons pas à être et ne sommes pas d'accord sur tout... Quand mon collègue psychologue entend "effets secondaires" ou "bénéfices secondaires", il voit rouge. C'est le "secondaire" qui, chez lui, provoque un blocage émotionnel d'origine psychodynamique. Un mécanisme pulsionnel associé à un traumatisme encouru durant sa petite enfance professionnelle. J'ai toujours pensé que les racines de ce blocage remontent probablement à la gestation difficile d'un modèle d'intervention évidemment mal assimilé. Reformulons donc pour lui faire plaisir: tout traitement efficace a des effets indésirables (des effets secondaires mais au sens médical du terme...). Nous avons évalué contre placebo cette école. Oui, c'est un traitement efficace. Mais un traitement qui a des effets "indésirables" s'il échoue. Nous avons "manipulé" l'espoir du patient et joué sur sa capacité à s'auto-traiter. En échouant, nous fermons une nouvelle porte...

Chenard JR. Ph.D.

Q.

Comment expliquer qu'avec une formation de base identique en anatomie on en arrive à véhiculer des modèles d'intervention aussi différents que ceux véhiculés par la chiropraxie, la physiothérapie, l'ostéopathie, l'ergothérapie, la massothérapie?

R.
L'anatomie, ce n'est qu'un ensemble de lettres qui servent à former des mots. Pour leur donner un sens, il faut les insérer dans un langage puis offrir, avec ce langage, un modèle d'interprétation. Les dérapages ne se font jamais sur les composantes de la structure anatomique. Tout le monde s'entend sur l'anatomie. Le problème vient de l'insertion des notions d'anatomie à l'intérieur des modèles. Certains de ces modèles sont difficiles à avaler par la science moderne et par certains des intervenants de notre équipe.

Chenard JR. Ph.D.

Q.

Éthique ou pas? Vous souvenez-vous de cette banale question? Sur le site on observe une étrange activité...

R.
Supposons que le gars est un grand brûlé. Il était mal équipé pour combattre les feux de forêts et cela s'est tourné contre lui. Après une première cicatrisation, la CSST le retourne combattre les feux de forêts. Avec toujours le même équipement. Nouvelles brûlures encore plus cruelles parce que la peau plus sensible. Nouvelle cicatrisation et la CSST de le retourner au feu. Devant cette échéance est-il éthique que le médecin soignant conseille au gars d'arracher quelques croûtes pour que ça saigne afin que les "évaluateurs" à la solde de la CSST lui reconnaissent quelques dégâts et lui permettent désormais d'éviter le feu ? Si cela n'est pas éthique, qu'on réhabilite les bûchers ! Ça fera économiser des sous et ça servira d'exemple à ces maudits fraudeurs qui marchandent leur douleur contre de l'argent .

Paul Ouellet, lombalgique

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