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Matériel d'intervention
FAQ
Bibliographie
1.  Composantes
2. Bilan médical
2.1  Q1-Douleur référée ?
2.2  Q2-Compression radiculaire ou... ?
2.3  Q3-Recommander participation ?
3. Bilan fonctionnel
4. Bilan interactionnel
 3. Évaluation clinique

DOIT-ON RECOMMANDER LA PARTICIPATION AUX ÉCOLES DU DOS?

Dans le cas où le médecin parvient à identifier une origine précise à la lombalgie, les recommandations sur la pertinence de la participation à un traitement de type « École du dos  se retrouvent dans les tableaux cliniques et fonctionnels ci-après (tableaux 3.7 et 3.8). L'algorithme médical (figure 3.1) et le formulaire du bilan médical (tableau 3.9) résument cette démarche. Mais si le clinicien ne parvient pas identifier une origine précise à la lombalgie, malgré le fait que la douleur lombaire incapacitante dure depuis plus de six mois, il doit envisager une nouvelle option pour expliquer la douleur. Il lui faut abandonner le modèle cartésien « patient-objet » pour le modèle interactionnel et sa causalité circulaire (chapitre 2).

Le modèle interactionnel conduit à la reconnaissance d'un handicap douloureux chronique rachidien (279). Ce constat nécessite alors l'abandon de la causalité linéaire associée à la démarche cartésienne précédente. La lombalgie chronique devient maintenant une nouvelle entité spécifique. Elle obéit non plus au modèle somatique initial mais à un paradigme multifactoriel (56). Ce paradigme repose sur le modèle circulaire de la douleur proposé au chapitre précédent (figure 2.9). L'évaluation dépasse aussi les composantes somatiques sous-jacentes aux mécanismes initiaux générateurs de la douleur. Avec cette nouvelle entité, le clinicien aborde l'aspect plus complexe de « l'analyse et de l'interprétation  individuelle du stimulus nociceptif. Situation émotionnelle, attentes, appréhension cognitive et expériences passées modulent un phénomène qui relève maintenant de la perception douloureuse. Celle-ci conditionne les nouvelles composantes comportementales et motivo-affectives de la lombalgie chronique. Pour traiter ces patients, nous avons opté pour l'effet « Palo Alto  (chapitre 1). Cette option façonne le contenu des deux étapes suivantes : bilan fonctionnel et bilan interactionnel.

Tableau 3.7 Tableaux cliniques

Niveau Description Type Sélection
R : École du dos recommandée ; NR : École du dos non recommandée.
0 Lombalgie : la plainte Non spécifique Critères insuffisants
1 Lombalgie associée à une cause extra rachidienne (génito-urinaire, gastro-intestinale, vasculaire) N R
2 Lombalgie avec douleurs du membre inférieur (cuisse, jambe ?) Critères insuffisants
3 Douleur référée ou douleur radiculaire Examens: neurologique, électrologique Critères suffisants
4 Tableaux lombalgiques Type 1 : syndrome des facettes (douleur en extension) R
Type 2: syndrome discal (douleur en flexion) R
Type 3 : Lombalgie aiguë + syndrome radiculaire (Lasegue +) N R en crise aiguë.
Type 4 : lombalgie chronique et canal étroit sans signes de souffrance radiculaire. R
: lombalgie chronique et canal étroit avec claudication radiculaire (signes neuro +); récidive ou chronicité. N R
Type 5 : lombalgie avec signes atypiques: non organiques (myofascial) R
5 Association de syndromes Instabilité segmentaire (types 1,2) R
Sténose centrale (types 1, 4) N R
Sténose latérale (types 1 , 2 , 3) N R
Spondylolyse et listhésis (types 1, 2, 3, 4) N R
Diagnostic étiologique (imagerie et examens biologiques) Congénital ou génétique (non limitatif) Achondroplasie N R
Diastématomyélie N R
Mégaspondylodysplasie N R
Spondylolisthésis congénital N R
Anomalies congénitales diverses du rachis N R
Spina bifida oculta sans lésion neurologique R
Diagnostic étiologique (imagerie et examens biologiques) Acquis (causes rachidiennes) Maladies Inflammatoires
   Polyarthrite rhumatoïde N R
   Spondylarthropathies N R
   Pelvispondylite rhumatismale N R
Arthrose dégénérative
(sans signes neurologiques)
R
Spondylodiscites infectieuses N R
Tumeurs vertébrales bénignes et malignes
(primitives ou métastases)
N R
Troubles sciatiques
   Scoliose < 35° et cyphose < 50° R
   Scoliose > 35° N R
   Cyphose grave après dystrophie de croissance rachidienne de Scheuermann avec un angle de cyphose > 50° N R
Causes métaboliques
   Diabète N R
   Maladie de Paget N R
   Ostéoporose grave avec tassements N R
   Ostéomalacie N R
   Maladie hyperostosante de FORESTIER N R
   Ostéopénie physiologique > seuil fracturaire R
Traumatismes rachidiens
   Fractures moins d'un an N R
   Fractures consolidées R
Iatrogène
   Syndrome post laminectomie R
   fibrose épidurale R
   arachno-épidurite N R
Diagnostic différentiel Acquis (causes extra rachidiennes) Divers neurologique : méningite, syndrome de Guillain Barré, infections à virus..., néoplasie médullaire, lymphome, anévrisme aortique, ischémie médullaire. N R
Digestif : pancréatite, ulcère gastrique ... N R
Génito-urinaire : tumeur rein , lithiase rénale, tumeur utérus, ovaire, fibromyome, fibrose rétro-péritonéale. N R
Système nerveux central : sclérose en plaque, sclérose latérale amyotrophique... N R

Tableau 3.8 Tableaux fonctionnels

Âge Description Type École du dos
35 à 45 ans 1. Stade de dysfonctionnement: lombalgie statique ou posturale
Douleur postérieure localisée unilatérale majorée en extension debout et extension active. 1 Recommandée
Douleur avec limitation importante de la mobilité en flexion, voire blocage total type "Lumbago aigu" avec impulsion à la toux. D.I.M. Non recommandée en phase aiguë
45 à 55 ans 2. Stade d’instabilité: lombalgie dynamique
À ce stade tout est touché ! Le disque a dégénéré, les facettes ont encaissées... Flexion, extension et rotation, tous ces mouvements sont douloureux. 1 et 2 Recommandée
55 à 65 ans 3. Stade de stabilisation: lombalgie mixte (statique et dynamique)
Les patients souffrent moins. Chez les femmes, des syndromes de facettes chroniques par arthrose peuvent apparaître (Syndrome trophostatique avec hyperlordose). 1 et 2 Recommandée avec traitement médical
30 à 40 ans 4. Lombalgie paradoxale
Surtout chez les femmes. Séméiologie musculaire, (syndrome myo-fascial ou S.I.P.D) avec fatigue chronique ou anxiété. 5 Recommandée
5. Tableau iatrogène
Ce tableau échappe à toute description. Pour ces patients opérés à de multiples reprises, il n’y a plus de solutions chirurgicales. non défini Recommandée
Figure 3.1 Algorithme médical

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