Pourquoi un entraînement mental ?

Nul besoin de démonstrations compliquées...

1- D'abord volontairement

2- Puis je l'arrête...

3- Je me concentre
et cela bouge !

Vouloir = mouvoir

 

Lors de toute concentration spécifique et soutenue, des régions spécialisées du cerveau impliquées dans la représentation mentale du mouvement laissent échapper des ordres moteurs.

Nul besoin ici d'un bras de levier. Vos douleurs dorsales d'origine musculaire suffisent pour cette démonstration !

Aspirine musculaire, application de chaleur ou de froid, étirements, renforcements ou exercices de vigilance constituent des moyens directs d'intervention sur les muscles du dos ; les activités sportives aussi. La préparation physique, d'accord !

Mais pourquoi un entraînement mental ?

Certes, je souffre du dos, mais je n'ai encore jamais eu mal à la tête ! Et d'ailleurs près de soixante dix pour cent des lombalgies n'ont-elles pas à l'origine une composante musculaire ? Dix pour cent ne proviennent-elles pas d'une douleur issue des facettes articulaires ? Les douleurs d'origine discale, nerveuse et associées à l'instabilité intervertébrale ajoutées aux cartes médicales ne se partagent-elles pas les vingt pour cent restant ?

Même si les statistiques, comme les muscles douloureux, s'étirent ou se raccourcissent quelque peu, la place occupée par les cartes de la douleur d'origine mentale reste au mieux limitée, au pire inexistante dans la lombalgie chronique. Un oubli peut-être ? Pas vraiment

Nul besoin de démonstrations compliquées pour illustrer le dialogue intime que vous entretenez avec vos muscles. Cette simple expérience suffit.

  • Un coude sur une table, prenez dans la main un fil long de 20 cm.
  • Suspendez-y un objet du poids d'une bague.
  • Commencez par imprimer un mouvement d'oscillation volontaire à ce pendule. À droite, à gauche, à droite, à gauche.
  • Arrêtez maintenant l'objet dans son mouvement.
  • Concentrez-vous et, sans bouger cette fois, imaginez de nouveau ce mouvement de droite à gauche ou d'avant en arrière. Miracle ? Miracle !

Le pendule prend rapidement la direction souhaitée... Pas d'échec possible à condition de prendre la peine d'imaginer réellement ce déplacement.

Pour le mouvoir, il suffit de le vouloir !

Comment expliquer ces oscillations ? Il existe ces légendes sur des bioénergies mystérieuses parcourant des méridiens inconnus et s'échappant du bout de vos doigts sous forme d'énergie psychique. La réalité est autre.

Lors de toute concentration spécifique et soutenue, des régions spécialisées du cerveau impliquées dans la représentation mentale du mouvement laissent échapper des ordres moteurs.

Ces ordres activent des fibres musculaires responsables d'un mouvement bien réel. Dans le cas de l'expérience du pendule, cette activation, minimale, vous échappe. Un peu comme si le pendule commençait, de lui-même, à obéir à votre pensée ! Vous réussirez toujours cette expérience ; mais sans jamais réellement prendre conscience de l'activité motrice sous-jacente.

Seul, un bras de levier important, ici la bague au bout de son fil, objective pour vous ces déplacements. Imaginez maintenant, à la place du mouvement, les effets de vos anxiétés et de vos angoisses sur d'autres groupes de muscles, ceux du dos par exemple. Ils remplaceront déplacements par mise en tension, mouvements par contractures musculaires.

Nul besoin ici d'un bras de levier. Vos douleurs dorsales d'origine musculaire suffisent pour cette démonstration !

Persuasion directe ou persuasion clandestine

Cet apprentissage exerce sur les muscles un effet direct et important de persuasion.

Douleur d'origine musculaire et ligamentaire :

une persuasion directe. Dans une riposte d'envergure, la préparation physique ne suffit pas à influencer seule le sort de la bataille. Sur les chemins de la guérison, un entraînement mental soigneux doit donc la compléter.

Cet apprentissage exerce sur les muscles un effet direct de persuasion. Après quelques répétitions, les plus influençables lâchent prise. Ils se détendent. Un travail méticuleux viendra à bout des plus récalcitrants. Finie alors cette brûlure bien localisée entre les omoplates ou dans les lombaires, finis aussi ces cris de souffrance d'une musculature qui, sans cesse sous tension, vous manifeste qu'elle en a plein le dos !

Mais comment influencer les trois autres cartes de la douleur lombaire chronique ? À l'aide d'une persuasion clandestine aux effets plus subtils.

Ici encore, l'entraînement mental exerce une influence discrète et modérée.

Douleur d'origine facettaire ?

Localement les muscles répondent aux messages douloureux issus des facettes irritées par une contraction musculaire de protection. À court terme et accompagnée d'une posture de repli, cette riposte est efficace.

En immobilisant la partie douloureuse comme un emplâtre sur un membre fracturé, la contracture facilite la cicatrisation. À condition de ne pas la maintenir trop longtemps ! Sinon, les muscles se fatiguent, les articulations s'ankylosent. Les uns et les autres vous le font savoir. Ici encore, l'entraînement mental exerce une influence discrète. Il apaise les muscles les plus excédés. Les muscles, pas les facettes.

Pour elles, l'irritation et l'inflammation nécessiteront quelques jours de plus. Une raison insuffisante pour maintenir toute la garnison immobilisée !

L'entraînement mental exerce ici une influence indirecte et faible.

Douleur d'origine discale ?

La contracture musculaire localisée existe autour de la partie douloureuse. Ici encore, la persuasion clandestine exercée à la suite d'un entraînement mental évite la mobilisation générale des muscles et les mouvements désordonnés de troupe.

Mais l'issue de la guérison dépend de l'ampleur de la lésion. Aucun entraînement mental n'a jamais résorbé d'hernie discale. Cet apprentissage permet simplement de confronter la douleur discale à un coût biologique minime. Un excellent moyen de prendre son mal en patience, de gagner du temps.

Or le temps joue un rôle très favorable dans l'évolution de plus de la moitié des douleurs discales. Le temps mais aussi les postures de décompression, le terrain et la préparation physique !


L'entraînement mental exerce ici une influence indirecte et faible.

Douleur originant de l'instabilité intervertébrale et des racines nerveuses ?

L'issue de la guérison dépend encore de l'ampleur de la lésion et de la possibilité de mobiliser le gros de vos troupes.

Face à cette carte redoutée, vos possibilités de contrôler seul l'issue de la bataille sont minces. Peut-être vous faudra-il prendre, pour déboucher sur la guérison, quelques chemins de traverse...

Mais vos chances de succès augmentent avec les renforts apportés par l'avant-garde et ses réflexes, la force de frappe et sa motricité, l'arrière-garde et sa sensibilité.

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