Jacques Bernier, Marie-Claude Gagné, Carole Laliberté, Paule Ouimet, Yves Bouchard, Isabelle Forget, Chantal Provencher, Gisele Betty, Christine Pouliot.

Une pratique courante dans le monde médical consiste à prescrire un placebo pour valider la maladie imaginaire d¹un patient. Un patient qui réagit au placebo n¹a donc pas vraiment mal au dos ... Que pensez-vous de cette pratique?

Alors je suis tout à fait contre...

Je pense que cette pratique est inutile pour le patient. Cette pratique ne peut lui révéler si une partie de sa douleur est imputable à des facteurs dit psychologiques (bénéfice secondaires matériels, affectif...). Pour cela je m'en remetterais à une intervention psy. Cette pratique nous renseigne toutefois sur le système médical.

1. Ceux qui pratiquent ce petit test ont de piètres connaissances de l'effet placebo. Il se sont probablement limité au savoir enseigné à l'école, sans le questionner, sans mettre à jour leur connaisances. - je suis un patient en phase terminale de cancer et ma douleur est soulagé de 40% par une pilule de sucre. Est-ce que mes tumeurs sont imaginaires pour autant? La relation lésion-douleur est capricieuse.

2. Ceux qui pratiquent ce petit test semblent croire que la douleur d'autrui est réfutable. DANGER DANGER Qui êtes-vous pour décider de la véracité des propos de vos patients? Amenez des arguments et on en jasera... On parle ici de sensation, pas de muscles déchirés ni de nerfs compressé. Ne pas confondre nociception et douleur...

   Cependant, il est vrai que l'objectif visé est souvent de vérifier si la douleur ou le diagnostic sont bien réels. Cette pratique confronte le client si ses symptômes douloureux sont fortement discutables.

3. La peur de se faire passer un sapin par un profiteur est plus forte que la probité scientifique. Il vaut mieux avoir un argument boiteux que rien pour se justifier... Si l'on décide de s'en remettre au jugement de "spécialiste" pour évaluer la douleur d'autrui (toujours dans le but $$$) d'accord, mais de grâce éviter de dire des conneries. C'est si facile de les gober sans les questionner.

4. Est-que le système médical veut consacrer de l'énergie (comprendre $) à soigner les lombalgiques ou veut-il se débarasser de ces cas difficiles?

Bien comprendre le placebo:

Afin de valider l'efficacité d'un médicament ou d'un traitement on doit obtenir un rendement significativement supérieur à l'effet placebo. Toutefois, si le médecin juge que l'effet seul du placebo peut diminuer significativement les douleurs d'un patient et qu'il ne peut offrir aucun autre traitement ou médicament sans effet secondaire important associé, je crois que l'on peut utiliser l'effet bénéfique du placebo. L'effet placebo est important dans un traitement ( réduction des douleurs jusqu'à 50% ). La meilleure chose, toutefois, est d'augmenter l'efficience personnelle du client afin qu'il se réaproprie l'effet placebo. Je ne crois pas non plus que le fait de réagir à un placebo signifie qu'on a une maladie imaginaire. L'utilisation seule du placebo doit toutefois être faite en bonne conscience morale, ATTENTION aux charlatans!

Tout comme nous l'avons fait dans nos groupes, il est important de faire la distinction entre placébo et maladie imaginaire. La réponse positive à un placébo n'est pas du tout l'indication d'une maladie imaginaire, ce que les médecins ne semblent pas avoir compris...

Les professionnels qui utilisent un placebo pour prouver la maladie imaginaire n'ont malheureusement pas compris la réalité d'un lombalgique chronique et l'effet d'un placebo. Le lombalgique est prêt à tout pour obtenir un soulagement et il en obtiendra un s'il croit aux bienfaits d'une approche.

Si l'on explique au client l'objectif réel d'un placebo en terme de récupération en efficience personnelle; celui-ci ne se sentira pas incompris. Peut-être un peu blessé dans son amour propre mais avec une explication détaillée, nouc devrions être bons pour récupérer l'effet placebo.

C'est une idée véhiculée par beaucoup de gens que le fait qu'un placebo soit efficace signifie que la douleur ou la maladie était imaginaire. C'est une mauvaise connaissance de l'effet placebo. Nous avons d'ailleurs posé la question à notre groupe de lombalgiques, pour savoir si eux croyaient que le fait qu'un traitement placebo puisse avoir jusqu'à 50% d'efficacité sur la douleur chronique signifiait en même temps que la douleur était imaginaire. Ils avaient bien compris que ce n'était pas le cas, mais que la simple croyance en un traitement stimulait la libération d'endorphines. L'effet placebo est donc important. Chaque clinicien doit le comprendre pour le récupérer de façon positive et non pas pour vendre aux gens un traitement miracle!

Il est important d'expliquer au patient ce qui se passe afin qu'il ne se voit pas comme un malade "imaginaire".

Nous devons toutefois nous montrer prudent et surtout objectif en regard des conclusions hâtives que certains pourraient faire à partir de ces simples tests placebo.

Pourquoi pas...

Face à l'utilisation d'un placebo en traitement pour tous les cliniciens, je n'ai aucun problème de conscience vis-à-vis cette pratique.

Tout comme le rapporte une autre intervenante, la croyance en un traitement stimule la libération d'endorphine au niveau du cerveau et vient donc diminuer la perception de la douleur. Il est donc important en tant que clinicien de récupérer cet effet, de l'expliquer à nos lombalgiques et de les stimuler à récupérer cet effet. Et surtout, d'arrêter de croire que les patients ne sont pas assez intelligents pour comprendre un concept pourtant si simple...

En effet, cette pratique est grandement répandue dans le merveilleux monde médical mais tellement mal utilisée selon moi. Je crois que la meilleure façon d'utiliser l'effet placébo est sans aucun doute celle que vous nous avez enseignée. Je crois qu'il est de notre devoir d'expliquer aux lombalgiques, et toute autre personne souffrant d'une pathologie, ce qu'est l'effet placébo et la façon de le récupérer pour leur bénéfice personnel.

Est-ce que celui qui fait bouger le pendule a des pouvoirs surnaturels? Bien sûr que non! Les gens qui réagissent positivement aux placebos ont mobilisé leur corps et leur esprit pour débuter une guérison et observent un changement significatif et mesurable.

L’utilisation de placebo est nécessaire à mon avis pour valider l'efficacité d'un traitement. Étant donné que croire en un traitement lui donne immédiatement une efficacité,il faut s'assurer que le traitement en vaut la peine car il entraîne toujours des effets "indésirables" et parfois nocifs pour l'organisme surtout quand il s’agit de médicaments.

L’action du placebo varie entre 20 % à 40 % sur les douleurs aigues et chroniques. Dans certaines cartes de la douleur lombaire le taux d'efficacité des placebos approche celui des meilleurs traitements et sans leurs effets secondaires. Mais c'est mieux d'investir dans l'efficience personnelle pour arriver a s'autotraiter. a se prendre en charge...

Une amélioration du sort d'un lombalgique avec un traitemant placebo ne signifie aucunement que la douleur éprouvée par ce dernier n'est pas réelle. Cela voudrait dire que nous inventons tous en partie notre mal puisque nous sommes tous influencés à un moment de notre vie par une croyance envers un traitement.

Je crois qu'il est astucieux de récupérer cet effet par le biais de l'efficience personnelle.