À la reconquête des douleurs issues
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Votre seul objectif: une douleur lancinante irradiant plus bas que le genou.
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Quelques pistesNe laissez rien au hasard mais prudence ! À partir d'ici, le risque est énorme. Vous atteignez les avant-postes d'une zone-frontière. Cette ligne établit la démarcation entre les cartes utilisables par tous et celles réservées aux initiés. Restez-en là ! Au delà, les pistes ne sont plus sûres. Elles débouchent sur des cartes médicales comme le rétrécissement (sténose) du canal vertébral. Laissez ces cartes aux professionnels. Pour miser sur la douleur issue de la racine nerveuse, le chemin le plus court passe encore par la carte discale. Mais avant de reprendre le bâton du pèlerin, avez-vous respecté les précautions d'usage: niveau acceptable d'inactivité physique et surplus raisonnable de poids ? Bien souvent le reste n'est plus qu'une simple affaire de technique. À la palette des douleurs discales, ajoutez maintenant un pastel ! En soumettant votre disque, déjà égratigné lors des précédentes manoeuvres, à des contraintes mécaniques nouvelles, vous abattez là un atout majeur. Qu'attendre de ces manoeuvres non conventionnelles ? Que le matériel contenu dans le disque blessé s'épanche suffisamment pour comprimer l'une ou l'autre des racines nerveuses du voisinage. Votre seul objectif: une douleur lancinante irradiant plus bas que le genou. Pour le reste, il ne s'agit que de détails ou de niveaux. L'évolution des forces ou des faiblesses de votre avant ou de votre arrière-garde musculaire, la progression de la douleur sur la face antérieure ou postérieure de vos membres inférieurs, toutes ces fluctuations vous rassureront sur la nature des progrès accomplis. Corrigez en conséquence votre stratégie. |
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Quelques minutes d'attention quotidienneModeler une douleur de ce type à partir de la compression mécanique déjà exercée par le disque n'exige qu'un effort supplémentaire minime. Quelques minutes d'attention quotidienne consacrées à des tractions sur des racines nerveuses comprimées vous assurent une irritation locale durable. Pour exercer des tractions efficaces ? En position allongée sur le dos, fléchissez fortement le menton contre la poitrine. Banal, ce geste tire habituellement la douleur de sa torpeur. Pour un réveil plus brutal ? Levez à la verticale vos deux jambes bien tendues. Détail à ne pas négliger : la rapidité d'exécution du mouvement. Élevez rapidement, ou mieux encore, faites soulever par un partenaire, brusquement et bien au delà de trente degrés, vos deux jambes tendues. Avec un peu de chance, la racine nerveuse, brutalement mise en traction, pourrait se rompre. À défaut de ces lésions irrémédiables, vous êtes au moins en droit d'en espérer des atteintes graves ! Votre intérêt se limite-t-il à des résultats moins spectaculaires ? Les exercices du paragraphe précédent, destinés à favoriser l'expansion du matériel contenu dans le disque, suffisent en général à maintenir une compression satisfaisante de la racine. Des mises en tractions régulières, conduites à partir d'exercices prudents de mobilisation en flexion avant en perpétueront l'irritation. Comment cette plaie, sans cesse mise à vif, pourrait-elle se cicatriser ? En utilisant les anti-inflammatoires du circuit médical. Ce leurre exige de votre part une attitude ferme de refus. Antidépresseurs, narco-analgésiques ou barbituriques, d'accord ! Mais comment des anti-inflammatoires, en facilitant la cicatrisation, pourraient-ils vous aider à conquérir vous-même votre propre malheur ? |
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Et en conclusion ?Un lombalgique avisé se doit de discriminer entre les petits stratagèmes d'où éclôt une réalité nouvelle et les grands moyens qui amèneront cette réalité à maturité. L'imprudence motrice ne sert que de terreau, fertile certes, à cette semence d'où germera la lombalgie chronique. Elle exige pour fleurir des conditions favorables. En s'entraînant à percevoir la réalité à partir d'un statut de malade, en utilisant une médication adaptée et en ignorant les inconvénients de la guérison, toutes les conditions favorables à l'épanouissement de cette nouvelle réalité sont réunies. Il ne reste plus qu'un dosage soigneux d'inactivité physique pour l'amener à maturité. |
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