La microchirurgie

Docteur, pourquoi cette douleur lombaire est-elle toujours présente ?

Un geste plus agressif

La chémonucléolyse ou la nucléotomie permettent d'éviter la « fibrose cicatricielle », cette lésion laissée par une incision plus large. Cette cicatrice cause au malade bien des maux de dos  elle donne au chirurgien bien des maux de tête. Mais la partie du disque qui compresse une racine nerveuse doit parfois être ôtée en utilisant une technique chirurgicale. La chirurgie constitue un geste plus agressif que les techniques précédentes. Elle nécessite une anesthésie générale avec les risques attachés à cette procédure. Je peux faire des miracles mais dans les limites imposées par le type d'intervention choisie.

Prenez le cas de ce lombalgique chronique. Il me consulte en tout dernier ressort. Tous les autres intervenants ont échoué. Sa jambe le fait horriblement souffrir. Comparée à l'autre, elle a déjà perdu une partie de son volume musculaire. Certains signes neurologiques ne trompent pas. Mon diagnostic est clair : paralysie débutante accompagnée d'une exclusion du noyau central du disque. En clair, la ceinture autour du disque s'est fissurée. Issus du noyau, des débris du matériel interne obturent une partie du canal vertébral. Mais la jambe c'est une chose  le dos c'est autre chose. Depuis combien de temps ce sédentaire allongé sur la table d'examen a-t-il abandonné toute activité physique ? Comment lui faire comprendre l'importance d'un bon support abdominal pour faciliter la tâche des disques lombaires ? Ses kilos superflus, ses faiblesses musculaires n'aideront pas la cause d'un disque aujourd'hui gravement blessé... Ni sa cause, ni la mienne d'ailleurs ! Je vais réussir l'opération. Je vais décompresser sa racine. D'ici quelques jours, il quittera le service libéré de la brûlure invalidante de sa jambe. Soulagé, mais pas totalement satisfait.

Docteur, pourquoi cette douleur lombaire est-elle toujours présente ?

Aucune chirurgie au monde ne peut rebâtir un dos délabré. Les patients me posent souvent cette question... J'ai pourtant fait dans le discret. Fini la longue balafre des opérations traditionnelles. Oubliée la « laminectomie » qui consistait à faire sauter la partie postérieure de la vertèbre pour atteindre le siège de la lésion.

Aujourd'hui, j'ai pratiqué une toute petite incision, deux à trois centimètres à peine au niveau du disque lésé. Je repousse maintenant les masses musculaires postérieures. Voici le corps vertébral. Un écarteur entre les deux vertèbres et j'accède au canal vertébral. Je contrôle mon champ d'intervention à l'aide d'un microscope opératoire. Attention à la racine ! La voici. Je la repousse délicatement pour atteindre le fragment de disque qui la comprime. Je profite de l'incision pour cureter soigneusement le disque et ôter les fragments du noyau central qui se trouveraient encore là. La ceinture entourant le disque ? J'y touche le moins possible. Quatre ou cinq points de sutures. Lever le lendemain et départ de l'hôpital le troisième jour. Pour moi, c'est terminé  pas pour vous !

Docteur pourquoi cette douleur lombaire toujours présente ? En partie à cause du tissu fibreux qui va se former autour de la cicatrice, souvent à cause de l'état initial de votre dos.

Aucune chirurgie au monde ne peut rebâtir un dos délabré.

J'ai décompressé votre racine et là s'achève le contrat qui nous liait. Je vous ai débarrassé de la douleur paralysante de la jambe. Je ne peux rebâtir une ceinture abdominale dépourvue de tonus ou une musculature dorsale délabrée. Je ne peux rien pour vous obliger à verrouiller votre bassin lors du transport des charges lourdes, rien non plus pour vous apprendre à gérer parfois une douleur lombaire résiduelle. Je vous ai accompagné lors de vos premiers pas sur les chemins de la guérison. Le reste du chemin, vous devrez le parcourir vous-même ! Avec la convalescence, commence votre travail personnel. Reportez-vous à cette partie pour de plus amples détails.

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