Charest, Chenard, Lavignolle, Marchand
Anxiété, phases dépressives, peur du mouvement ou abandon de l'espoir font partie du
syndrome de déconditionnement mental dont souffre le lombalgique chronique. Mais,
expliquer ce syndrome par des causes internes ou cachées comme l'hystérie, l'hypocondrie
ou la dépression, relève d'une conception monadique de l'individu (299). À l'inverse,
la perspective interactionnelle offre une explication non pathologique: ce syndrome
de déconditionnement mental contitue une réaction normale de l'individu dépourvu de
moyens pour gérer ses douleurs (34). Plus votre client lombalgique se perçoit capable
de gérer ses douleurs, plus sa "dépression" régresse et disparaît (243,369). Une
situation qui met en évidence l'importance des facteurs psychologiques dans la lombalgie
chronique. Une opinion partagée par des chirurgiens comme Nachemson: pour soigner de
façon efficace la lombalgie chronique, les "facteurs psychologiques doivent être
traités plus en profondeur que d'hypothétiques problèmes physiques ou biomécaniques."
(282, p. 16). À l'École interactionnelle, toutes les interventions thérapeutiques
visent à amener progressivement le lombalgique à se voir "capable" de composer avec
ses maux de dos.
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