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 7. Syndrome de déconditionnement moteur

LES OBJECTIFS

Prenez l'exemple de l'amorce. À sa façon, l'immobilité blesse. Soulignez l'importance du mouvement pour tous ceux qui avaient tenté l'immobilité comme solution. Réduisez les craintes face à l'activité physique en établissant le lien entre contraintes et cartes de la douleur (diapos # 3-5 à # 3-8).

Objectif 1 : Mobilisation du bassin

Faites pratiquer une dizaine de mobilisations (diapo # 3-09). Établissez les liens entre cartes, hypercyphose, hyperlordose et positions douloureuses. Tenez compte du choix initial des cartes de la douleur. À la pratique de la leçon précédente, ajoutez cette fois-ci l'apprentissage de la synchronisation entre respiration et bascule avant ou arrière du bassin. Automatisez ensuite son verrouillage en position antalgique. La main sous le creux lombaire facilite le contrôle proprioceptif de ce mouvement. Par un moyen pédagogique simple, aidez à la discrimination fine de la posture la moins douloureuse en anté ou rétroversion du bassin. Attribuez à la position d'équilibre la cotation zéro. Les repères +5 et -5 constituent les indicateurs des positions extrêmes en anté ou rétroversion. À chaque client de trouver ensuite le chiffre qui correspond à son positionnement le plus confortable.

Objectif 2 : Cardiorespiratoire

Distribuez maintenant à chacun de vos clients les programmes cardiorespiratoires élaborés selon l'activité choisie à la dernière rencontre (diapo # 3-10). Assurez-vous de leur parfaite compréhension. Prescrivez les programmes cardiorespiratoires sur une base hebdomadaire de 3 fois (natation et jogging : 3 X 20 min ; marche : 3 X 50 min ; etc.). Dans le cas du client qui souhaite accroître sa capacité cardiorespiratoire, augmentez la fréquence à cinq par semaine. Suggérez deux alternatives à certains des participants aux prises avec d'importantes douleurs accentuées par la lordose lombaire. Ils peuvent soit interrompre leur marche toutes les dix minutes pour s'accroupir et s'étirer en cyphose cette région, soit verrouiller leur bassin en rétroversion tout en marchant. Dans le langage du lombalgique, faites le lien entre ce type de problématique et la carte facettaire.

Objectif 3 : Routine motrice (échauffement et renforcements)

À l'École interactionnelle, le niveau de déconditionnement moteur des grands muscles cibles s'évalue directement en classe. Cette activité complète l'évaluation clinique individualisée menée par le clinicien lors de la sélection des lombalgiques (chapitre 3). Tous les clients y participent activement. L'évaluation ne vise pas seulement à identifier les faiblesses objectives associées aux groupes musculaires cibles. En fait, l'interaction entre les participants prend ici plus d'importance que la précision de la mesure. Participez au jeu. Favorisez autant que possible la position de non-expert. Montrez vos limites (position one down) en passant vous-même quelques-uns des tests. Laissez les clients participer à l'évaluation de leurs collègues. L'évaluation en classe des groupes musculaires cibles produit plusieurs effets bénéfiques sur le cheminement de vos clients. Premièrement, en augmentant les interactions entre les participants, l'évaluation accroît automatiquement la cohésion du groupe. Deuxièmement, grâce à cette évaluation, les clients relèvent d'autres indices pour conserver ou retirer des cartes de la douleur de leurs présentoirs. Ils apprennent ainsi à se familiariser avec le langage des cartes de la douleur. Troisièmement, en participant à sa propre évaluation, le lombalgique démystifie cette activité réservée d'habitude à des experts. Il augmente, par la même occasion, son contrôle sur sa routine motrice. À la fin de l'École du dos, il pourra désormais l'ajuster lui-même selon ses propres besoins.

Par l'évaluation des groupes musculaires, le praticien atteint le but thérapeutique de la leçon : juger nécessaire de se mettre en mouvement pour réduire ses douleurs chroniques. En participant à l'évaluation de ses pairs, le lombalgique s'aperçoit qu'il possède des points faibles sur le plan biomécanique mais aussi des forces et des capacités. À cet égard, sa condition ne lui apparaît désormais ni mieux ni pire que celle de ses voisins. En conséquence, l'évaluation des groupes musculaires en classe fournit au client, à la fois, espoir et connaissance réaliste de sa condition physique. Ensuite, pour amener le lombalgique à juger nécessaire de se mettre en mouvement pour réduire ses douleurs chroniques, le praticien doit le rassurer. La procédure d'évaluation des groupes musculaires en classe vous permet de mobiliser considérablement vos clients lombalgiques, en toute sécurité, atténuant ainsi leur peur face aux mouvements. De plus, cette évaluation donne au lombalgique un feedback de performance sur sa condition physique. En lui procurant cette information, vous augmentez ses expectatives d'efficacité (tableau 4.12). Il constate " dans son corps " ses points forts et, surtout, ses points faibles. Ceux-là même qu'il peut définitivement améliorer à l'aide, entre autres, de la routine motrice adaptée que vous allez lui remettre la semaine prochaine. Soigneusement ciblée, cette routine vous permettra donc de revenir à la fin de votre École interactionnelle à une inéluctable et indéniable mesure de l'évidence quant aux progrès de vos clients. Une routine motrice qui tiendra donc compte de son évaluation clinique, de ses résultats obtenus à la présente leçon, de ses cartes de la douleur et de ses objectifs personnels inscrits au contrat. Effectuées ensemble, ces expériences non inquiétantes, ajoutées à celle du petit doigt immobilisé au sparadrap depuis le début de la leçon, valent mieux que la totalité des explications théoriques imaginées par l'animateur pour justifier l'importance du mouvement.

Présentez au groupe l'évaluation comme un jeu. Ce jeu stimule l'intérêt. Il les distrait de leur peur de bouger et d'avoir mal en incitant à une compétition ludique sans enjeu réel. Le plus fort y gagnera simplement une routine motrice plus exigeante ! Précisez que cette routine motrice comprend trois éléments : échauffement, renforcements et étirements. Décrivez l'échauffement comme une brève introduction obligatoire à la routine motrice. Ensuite, passez aux exercices de renforcement en suivant la procédure illustrée aux diapos # 3-11 à # 3-25. Après avoir situé un groupe musculaire sur la diapo, expliquez en termes simples son rôle. Passez ensuite à son évaluation. Faites d'abord une démonstration du mouvement requis. Demandez aux participants de le reproduire sur leurs tapis respectifs. Au moment d'effectuer des mesures individuelles, invitez le groupe à prendre place autour du client évalué, au centre de la pièce par exemple. Utilisez alors un des participants pour relever ces mesures. Notez soigneusement ces résultats qui vous permettront de bâtir au cours de la semaine des routines motrices spécifiques (tableau 7.3). Trois séries pour la plupart des exercices de renforcements ou d'étirements. Le nombre de répétitions concernant les renforcements est calculé en prenant 75 % du résultat obtenu au niveau de base. Un pourcentage qui garantit la réussite au premier essai procurant ainsi au client un feedback positif de performance. Exemple : 10 redressements assis maximum dans la catégorie débutant. Niveau de base : trois séries de sept redressements dans cette catégorie. Rien ne vous empêche de glisser dans la routine motrice des renforcements justifiés par vos évaluations spécialisées lors de l'examen physique. Il est essentiel que l'efficience motrice de vos clients concernant les renforcements augmente de façon très significative avant la fin du programme.

Tableau 7.3

Évaluations des groupes musculaires

Objectifs

Muscles

Catégories

déb.

int.

expert

renforcements

 

 

 

abdominaux

 

 

 

quadriceps

 

 

 

dorsaux

 

 

 

autres :

 

 

 

étirements

 

 

 

ischio-jambiers

 

 

 

dorsaux

 

 

 

fléchisseurs du bassin

 

 

 

autres :

 

 

 

Objectif 4 : Routine motrice (étirements)

Passez aux étirements en suivant la procédure illustrée aux diapos # 3-27 à # 3-41. Après avoir situé un groupe musculaire, expliquez en termes simples son rôle. Évaluez avec la classe la souplesse de ce groupe musculaire. Pour la routine motrice, composez les étirements à partir des résultats obtenus par les participants aux différentes évaluations. Utilisez ces résultats pour composer cette partie de leur routine. Trois séries, pour la plupart des exercices d'étirements. L'objectif final est calculé à partir du niveau de base. Une amélioration de la souplesse de 25 % reste raisonnable. Une amélioration de 50 %, réaliste. Pour récupérer à des fins thérapeutiques la mesure de l'évidence, il est essentiel que l'efficience motrice de vos clients augmente de façon très significative durant vos semaines d'interaction. L'assiduité dans les répétitions la garantit presque à coup sûr. Le fait de prendre une position plutôt conservatrice dans le recueil initial des performances offre aux clients une chance supplémentaire de réussite. Rien ne vous empêche de glisser dans sa routine motrice le résultat de vos évaluations spécialisées lors de l'examen clinique pour prendre en compte ce piriforme contracturé ou ce tibial antérieur rétracté.

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