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 6. Douleur aiguë

FAQ

Q.

J'ai consulté le vidéo de vos interventions sur la douleur aiguë. Vous me reprochez de rester assis (e) sur une chaise mais votre second animateur n'apparaît presque pas durant cette première étape.

R.
Exact. Il se repose sur les lauriers que lui valent l'introduction de son changement minimal. Une étape majeure sur les chemins de la guérison! Dans son coin, il surveille discrètement la mise en scéne. C'est lui le scénariste. Les "écoles du dos" commencent habituellement par un long discours sur l'anatomie et l'importance des facettes, des disques ou des mille et une merveilles anatomiques qui fascinent les intervenants de monde médical. Une bonne majorité des patients s'enfuiera à l'entracte. Mais il vient de réécrire la pièce. Toute la pièce. Après le contrat, on continue maintenant par ce qui est la cause principale de la consultation du client: sa douleur. Un peu nerveux, il surveille "l'acteur". Son modèle communicationnel possède une contrainte: il faut des patients à influencer...

Chenard JR. Ph.D.

Q.

Doit on obligatoirement prendre les exercices mentionnés dans vos livres?

R.
Le contenu des routines motrices prescrites au lombalgique dépend des habiletés thérapeutiques de l'intervenant, de ses croyances et de sa créativité. Favorables à une approche biomécanique " logique " découlant d'un bilan musculaire linéaire et rigoureux de type Kendall, les traditionalistes proposeront à leurs clients des prescriptions centrées sur quelques muscles bien ciblés (171). Une routine qui visera à corriger la faiblesse des abdominaux, à pallier aux contractures du piriforme ou de l'ilio-psoas. C'est déjà mieux que pas de mouvement du tout. Devant quelques chaînes postérieures trop raccourcies à leurs yeux, les Méziéristes pourront utiliser leurs postures originales en élongation. Ceux qui connaissent les classifications proposées par McKenzie récupéreront facilement ses positions de délestage ou de rééducation posturale (254). Yoga indien ou techniques de Xi Gong issues des vieilles traditions chinoises s'alimentent aussi aux sources d'un riche alphabet corporel. À l'intervenant créatif de s'en inspirer pour prescrire des mouvements inédits et toujours radicalement opposés aux solutions tentées par le client. Il s'agit ici d'une école pas d'une église. NB: et avez vous jamais essayé de dessiner un exercice permettant d'étirer le piriforme? Il nous a fallu l'arrivée du 3 D sur le www pour y parvenir....

Charest J. Ph.D.

Q.

Peut on modifier l'ordre des messages?

R.
Il s'agit d'une école pas d'une église. Il est préférable d'apprendre aux patients à se relever avant de pratiquer toutes les 15 minutes un exercice allongé de mobilisation du bassin qui les oblige ensuite... à se relever! Si je connaissais celui qui a proposé l'ordre initial...

Chenard JR. Ph.D.

Q.

Glace ou chaleur?

R.
Le message a passer au patient doit rester simple: glace pour l'analgésie, chaleur pour la décontraction musculaire. Reste l'oedème. La glace (vasoconstriction) pour le réduire. En est-on si sûr? Le phénomène physiologique du "rebound" provoque de toute façon une vasodilatation après la vasoconstriction initiale. Et l'inverse... Et dans le cas de l'oedème, une augmentation temporaire de la circulation locale ne favoriserait-elle pas une élimination plus rapide des déchets et des substances responsables de l'irritation nociceptive? Avis d'experts demandé ici. Dans le cas ou vous n'en savez rien, rien ne vaut avec votre client la position "non expert". "Et vous, cela vous fait-il du bien"? Oui? C'est bon. Non? C'est mauvais. Et quand l'avis d'un expert contredit l'expérience particulière d'un patient? Revenez à votre modèle de la douleur... C'est un modèle conçu... par des experts...

Chenard JR. Ph.D.

Q.

J'utilise ces cartes avec mon patient mais quelle est leur crédibilité avec un médecin généraliste, un orthopédiste, un physiâtre...

R.
Aucune! Who care? Si vous voulez faire grosse impression utilisez la banque de donnée dans diagnostic médical/diagnostic virtuel (http://uriic.uqat.ca/ et module douleur aiguë). Elle vous permet de passer du monde médical à votre jeu simple de six cartes. Une étonnante transformation si l'on tient compte du fait qu'un bon tiers de ces diagnostics tiennent de la haute voltige médicale. Faites-vous accompagner, au cas ou, d'un bon spécialiste pour expliquer le tout à d'autres spécialistes...

Chenard JR. Ph.D.

Q.

Pourquoi l'apprentissage de la mobilisation et du verrrouillage du bassin se trouve facilité dans la position "allongé jambes repliées"?

R.
À cause du contrôle proprioceptif plus facile à exercer dans cette position (avec la main sous la région lombaire) À cause de la posture de délestage au niveau des structures lombaires que cette position entraîne chez la plupart des patients. Parce que cette position permet de visualiser calmement comment faire cet exercice.

Chenard JR. Ph.D.

Q.

On se divise bien la tâche. J'ai consulté la moitié des dossiers des patients, mon co-animateur l'autre moitié...

R.
Une stratégie valable pour un chirurgien. Il travaille son patient seul à seul. Et encore, il consulte souvent "son" anesthésiste. Parler à la moitié du groupe... Une stratégie douteuse dans le cas d'une école basée sur un modèle communicationel:

Charest J. Ph.D.

Q.

Mon patient est très motivé. Je trouve que de me limiter à une réduction de la douleur de 20 % c'est bien peu?

R.
Le changement minimal ne vous limite pas à une réduction de 20% de la douleur. Au contraire ! Dans un contract stipulant un changement minimal de 20%, votre client et vous-même comme animateur convenez simplement qu'une réduction de 20% ne serait pas déçevante pour le patient. Bien sûr que vous tenterez d'atteindre la réduction la plus élevée possible en ne vous imposant aucune limite réaliste. En conclusion, il n'existe aucun rapport entre le niveau de motivation et le changement minimal.

Charest J. Ph.D.

Q.

Dans mon groupe certains patients m'ont dit qu'ils se contenteraient d'une réduction de la douleur de 1 % et qu'ils seraient parfaitement satisfaits. C'est si peu que je les ai encouragés à augmenter.

R.
Une erreur. Vous pouvez certes augmenter jusqu'à 5 % car des réductions inférieures à 5 % sont difficilement perceptibles. Mais il s'agit d'un changement minimal pour justifier les efforts mis dans l'école. Si le client se contente de 5 %, surtout prenez ce chiffre. Le changement minimal n'a rien à voir avec le degré de satisfaction du client ni avec vos attentes personnelles.. Tout le monde souhaite obtenir plus mais la question n'est pas là...

Charest J. Ph.D.

Q.

Pourquoi inscrire 25 % comme possibilité de changement minimal si vous ne le prenez jamais?

R.
Erreur. Sur notre quarantaine de patients nous avons deux ou trois 25 %. Un patient, après avoir pris connaissance des cartes des autres participants du groupe m'a convaincu, après une négociation serrée, que moins que cela le décevrait profondément. Sa carte musculaire, les progrès remarquables fait entre la première et la seconde rencontre (juste de me demander constamment de bouger et j'ai déjà 15 % de diminution!) ont eu raison de mes meilleurs arguments... Mais attention, on leur augmente aussi la dose de "médications" à avaler. Rien de gratuit dans nos écoles!

Charest J. Ph.D.

Q.

On se divise bien la tâche. J'ai consulté la moitié des dossiers des patients, mon co-animateur l'autre moitié...

R.
Une grave erreur relevant d'une vision individuelle du travail d'équipe. L'animation d'une École du dos suppose que chacun des animateurs interagit avec TOUS les clients - pas seulement avec une partie d'entre eux.

Charest J. Ph.D.

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