Lavignolle, Charest, Chenard, Marchand
Au cours de la dixième rencontre, le praticien s'assure que le lombalgique continue à privilégier
ses pratiques d'autotraitements au détriment des interventions "magiques" de la chirurgie. Il
soutient que la chirurgie ne constitue que très rarement une solution à la lombalgie chronique
(282,373,374,400). Prenant une position d'expert, il révèle d'abord que la chirurgie ne représente
jamais une réponse adéquate dans le cas de la carte musculaire et ligamentaire. Une carte associée
pourtant de près ou de loin à la plupart des lombalgies chroniques. Sur la carte facettaire, la
destruction de la branche nerveuse postérieure soulage près de 70% des lombalgiques; pourtant,
à peine 50% d'entre eux trouvent là une réponse définitive à leurs problèmes. Et ce, à la seule
condition de s'adonner sur une base régulière à un programme de conditionnement physique (200).
Sur la carte discale, il rappelle que 60% des hernies discales, sans intervention chirurgicale,
régressent et évoluent favorablement durant les cinq premières années (400). À long terme, il
souligne que les effets de l'écoulement du temps sur la hernie discale sont finalement beaucoup
plus encourageants que prévu. Ici, une bonne compréhension des stratégies à utiliser et un peu de
patience restent des atouts majeurs sur les chemins de la guérison. Sur la carte déséquilibre
lombaire, le segment instable, une fois fusionné chirurgicalement, perdra souvent en mobilité ce
qu'il aura gagné en stabilité (199). Avant d'utiliser vis, clous, fraises et autres matériaux de
reconstruction chirurgicale, l'alternative favorisée dans l'École consiste simplement à proposer
aux clients de renforcer les structures déjà existantes: abdominaux, dorsaux et rotateurs. Un
simple ravaudage de composantes souvent adéquates pour soutenir efficacement une charpente affaiblie
par le déconditionnement physique associé à des années d'inaction. La chirurgie obtient cependant
ses meilleurs résultats sur la carte racine nerveuse. L'intervention libère les racines nerveuses
comprimées, soit par sténose du canal lombaire, soit par hernie discale ou tumeur. Cette condition
n'afflige toutefois qu'un nombre infime de lombalgiques.
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