Enfin nous y voilà !

Le disque, c'est mon atout majeur

Du concret, du précis, du logique. Plus besoin de partager ici avec d'autres joueurs  je rafle souvent seul la mise.

Le diagnostic ? Pas d'hésitations : c'est bien lui. Lequel ? L4 L5, entre la quatrième et la cinquième lombaire, rarement plus haut, souvent plus bas, à l'étage inférieur entre la dernière lombaire et le sacrum.

Et la science moderne m'appuie maintenant de tout le réconfort discret de sa technologie, terminées les hypothèses sur le stress ou la contracture musculaire. Hier, j'utilisais la myélographie : cette technique présentait un avantage sur la radiologie conventionnelle. J'affectionnais tout particulièrement l'image du disque lésé qu'elle me permettait ensuite de localiser facilement sur les plaques radiologiques. Mais le patient appréciait beaucoup moins l'injection d'une importante quantité de fluide opaque dans son liquide rachidien ! Un moyen peu délicat.

Je fais aujourd'hui dans le confortable. Avec le scanner ou, mieux encore, avec l'Imagerie par Résonance Magnétique, l'ordinateur s'occupe de tout. Plus besoin de rayons X. Plus coûteux certes, mais le renflement du disque, je le vois comme si j'y étais !

Et les patients en redemandent. Des faits, des démonstrations cliniques claires et une base objective à la douleur.

Avec une carte discale, finies les démonstrations équivoques et les théories douteuses. De la précision. Même un novice accepte cette évidence. La hernie est là, devant vos yeux, due à la migration vers l'arrière du noyau central contenu dans votre disque. La partie postérieure du disque bombe vers le canal vertébral. Il comprime la racine nerveuse. Cette compression provoque une « sciatique ». Cette brûlure souvent intolérable le long de la jambe s'accompagne d'une raideur lombaire douloureuse surtout en position assise, plus supportable en position debout.

Dans les trois mois suivants, quatre vingt dix pour cent des patients vont retrouver à l'aide de ces techniques conservatrices les chemins de la guérison.

Entendons nous bien là-dessus : aucune des techniques à ma disposition ne remettront votre dos à neuf.

 

Je reste pourtant méfiant par rapport à ces machines. Sur les images reconstruites par les scanners, on rencontre beaucoup plus de disques enflés et boursouflés que de véritables cartes discales. Près de la moitié de la population, quarante pour cent pour être exact, ne présente aucun des symptômes rattachés à la hernie. Pourtant, les images dévoilées par le scanner laissent croire que le disque pourrait être mis en cause. Si je me fiais à la seule technologie, je passerais mon temps à opérer des gens qui ne se plaignent même pas !

C'est le destin du corps humain de vieillir et celui du disque de dégénérer et de se déformer. Mon examen clinique doit confirmer point par point les images reconstruites par l'ordinateur. Sensation de fourmillements à tel endroit de la jambe ? Perte de sensibilité à tel autre endroit de la cuisse ? Comme dans un guide touristique bien détaillé, on sait ce que nous réserve la prochaine halte...

Cela me rassure. Pas vous ? Au tout début, je conseille toujours la patience. Repos, posture spécifique de décompression, rééducation spécifique et encore de la patience.

Dans les trois mois suivants, quatre vingt dix pour cent des patients vont retrouver à l'aide de ces techniques conservatrices les chemins de la guérison.

Il reste les autres, les rares cas d'urgence, de sciatique paralysante ou de syndrome de la « queue de cheval » accompagnés de troubles des sphincters. Ces cas là, je dois les opérer  les opérer vite.... Mais avant de poursuivre, laissez-moi insister sur un point : les techniques chirurgicales ne s'adressent qu'à votre hernie.

Entendons nous bien la-dessus : aucune des techniques à ma disposition ne remettront votre dos à neuf.

Elles libéreront simplement votre racine nerveuse comprimée par un disque défaillant.

 


Je me trouve maintenant face à deux alternatives :

-Votre disque est gondolé, déformé mais, malgré ses défaillances, la ceinture qui l'entoure ne s'est pas fissurée. Le disque est étanche. Le matériel un peu visqueux contenu à l'intérieur de la rotule, du noyau central, ne s'est pas échappé. C'est un bon pronostic. Je peux utiliser soit la chémonucléolyse soit la nucléotomie.

-Votre disque est gondolé, déformé et la ceinture qui l'entoure s'est fissurée ainsi que l'un des câblages postérieurs. Le disque n'est plus étanche. Le matériel contenu à l'intérieur du noyau central s'est échappé. Des particules étrangères occupent une partie du canal vertébral. Pour les ôter, je dois utiliser la microchirurgie.

La différence ? C'est vous qui allez la faire ! Dans la microchirurgie, je vais ouvrir. Avec la chémonucléolyse ou nucléotomie, j'utilise des techniques beaucoup plus délicates pour atteindre mes objectifs.

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