Banque de questions


1- On m'accuse de douleur « imaginaire ». Comment croire à ma douleur chronique sans prouver l'existence d'une base organique ?

Il n'y a pas de douleur imaginaire. La douleur chronique est simplement élastique. Votre douleur est donc bien réelle. Une même carte qu'elle soit musculaire, ligamentaire, facettaire, discale ou issue de la racine nerveuse peut entraîner des perceptions différentes de la douleur. Les raisons ? Vos attentes, vos possibilités de contrôle et les facteurs émotionnels. Vieille femme ou jeune dame, tout dépend du contexte...

2- La douleur chronique peut-elle entraîner des changements de ma personnalité ?

Certes. Quand une blessure au dos affecte votre performance de travailleur et que votre valeur sur le marché dépend de vos aptitudes physiques, votre incapacité prolongée entraîne de profondes modifications de votre personnalité.

3- Quelle est la principale différence entre les conséquences d'une douleur aiguë et les conséquences d'une douleur chronique ?

Aiguë ? La douleur ne dure pas plus de quelques jours. Elle n'a que peu de conséquences sur votre personnalité. Des médicaments (antalgiques ou anti-inflammatoires) permettent de la soulager.

Chronique ? Par définition, cette douleur s'installe pour durer. Elle s'accompagne souvent de troubles de la personnalité. Les médicaments n'ont qu'une action limitée et leurs effets secondaires à long terme posent des problèmes.

4- Quand mes souffrances ne peuvent être retracées sur le plan organique, comment croire à leur existence ?

En oubliant l'analyse linéaire associée trop souvent à la description traditionnelle de la douleur aiguë. Le médecin d'aujourd'hui est formé à la médecine d'urgence. Or, pour les trois quarts des lombalgies chroniques qu'il rencontre, il n'existe plus que des causes non spécifiques.

5- Comment définir ma douleur dorsale chronique ?

Comme une catégorie d'expériences comprenant vos vécus particuliers. Vos expériences sont supportées par des causes diverses. Votre douleur varie aussi selon un certain nombre de critères sensoriels ou affectifs qui vous sont propres. Les origines de vos douleurs aiguës restent beaucoup plus faciles à cerner que celles de vos douleurs chroniques, de vos souffrances.

6- Mon spécialiste considère la carte musculaire de la douleur comme une cause secondaire. Il attribue l'origine de ma douleur soit aux facettes, soit au disque ou soit au trajet nerveux. Mon kinésithérapeute (ou mon physiothérapeute) pense le contraire. Qui a raison ?

Dans le tout début des douleurs aiguës, le spécialiste. Dès que la douleur s'établit puis devient chronique, ce modèle de la cause et de l'effet n'a plus grande importance. La souffrance obéit aux modèles en boucle de rétroaction. L'important, c'est de pouvoir agir sur l'un des paramètres de la boucle. Le paramètre utilisé dépend souvent alors des compétences de chacun. Laissez à l'orthopédiste ses facettes et ses disques. La fonction motrice reste pour vous la plus facile d'accès. Les relaxations, les massages, la myothérapie, la préparation physique, les apprentissages posturaux et les bains chauds vous offrent une gamme variée de moyens d'intervention. Et, dans l'apprentissage de la gestion de la douleur chronique, la confiance dans vos habiletés de gestionnaire reste l'une des clefs du succès. Ne négligez pas toutes ces petites victoires.

7- Certains cliniciens considèrent la douleur comme un signal d'alarme de l'organisme. Si certains mouvements me sont douloureux, ne serait-il pas plus sage de m'abstenir alors de les exécuter ?

Exact, dans le cas d'une douleur aiguë ! Faire un faux-mouvement entraîne parfois une vive douleur. Des surfaces articulaires ont été irritées, un nerf compressé, un disque lésé. Laissez à cette petite cicatrice le temps de guérir. Trois jours suffisent habituellement. Dix jours au plus. Et au-delà ? Attention à l'inactivité. Plus vous attendez, plus la pente sera difficile à remonter.

Faux, dans le cas d'une douleur chronique ! Faire un exercice, se remettre en mouvements occasionne des douleurs à court terme. Ces mobilisations, à condition de respecter les cartes sur l'origine de la douleur, ne présentent aucun danger à long terme. Au contraire, elles facilitent la disparition de vos contractures musculaires, rétablissent la circulation du sang nourrissant vos muscles et les modifications de pression alimentant vos disques.

8- Quelle est la principale difficulté que je vais rencontrer dans une approche thérapeutique de ce genre ?

Un changement dans votre rôle traditionnel de patient. Vous troquerez un rôle passif de consommateur de soin contre celui d'un participant impliqué dans la prise en charge de son traitement. Ferez-vous partie alors des :

9- Mes progrès sur les chemins de la guérison peuvent-ils entraîner des conséquences indésirables ?

Oui, définitivement. Tous les changements importants, y compris les changements positifs, entraînent des inconvénients ou des conséquences indésirables. Ces conséquences constituent une entrave à votre démarche. Pour compléter le parcours prévu sur les chemins de la guérison, il faut trouver une solution permettant de prévoir et d'éliminer les conséquences indésirables de votre guérison.

À quand un bon médicament contre les lombalgies chroniques ?

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