+« mon pauvre ami ! » « ma pauvre vieille ! » = |
L'impact social de la douleurDans la douleur chronique, une interaction s'établit rapidement entre vous et votre milieu.Manifester avec régularité un comportement douloureux affecte inévitablement votre entourage. Vos plaintes, vos soupirs, vos expressions faciales de douleur, vos postures et votre démarche modifient le comportement de vos proches. Au point où les fils et filles de parents lombalgiques souffrent davantage de maux de dos que les enfants issus des familles épargnées par ce problème. Habituellement, vos proches vous offrent aussi l'attention et le support affectif requis. La sollicitude et la compassion sont de bons médicaments. Mais attention au dosage ! Comme pour tous les médicaments efficaces, prenez-garde à leurs effets secondaires. Une boucle particulièrement vicieuse s'installe souvent : comportements douloureux- réaction des proches-comportements douloureux. Ni le lombalgique, ni son entourage ne prennent vraiment conscience de ce nouvel « effet boomerang ». Mais la compassion des proches déclenche désormais le comportement douloureux du lombalgique aussi sûrement que son comportement douloureux attire la compassion de son entourage. Dans la douleur aiguë, l'origine des messages laissait peu de place aux stratégies ambiguës : replis, compassion et médications. Dans la lombalgie chronique, les réactions de vos proches et les réponses de l'environnement externe jouent un rôle plus équivoque... Face à vos souffrances, le principal problème n'est donc plus maintenant l'origine de vos douleurs mais les effets cumulés de votre détresse, de votre incapacité fonctionnelle et des réponses de l'environnement. Quand nous sommes dépourvus de moyens pour gérer nos douleurs, nous pouvons parfois jouer, à notre insu, l'un des rôles sociaux caricaturés dans les images suivantes. En reconnaissez-vous parmi ces neuf personnages ? |
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Malgré les démentis successifs, je crois fermement à une cause organique décelable dans ma lombalgie. | Je ne sais plus que faire. Alors, j'attends, sur le dos, la cure miracle... | Exempté de responsabilités sociales et familiales, je ne m'occupe de rien. |
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Je suis malade. Au médecin de me soigner : son problème, pas le mien ! | J'ai consommé beaucoup de spécialistes. J'ai goûté à tout ... sauf à vous ! | Moi, je travaille dur à avoir mal. Je suis payé pour ! |
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J'ai ma dose. Gratuitement. Légalement ! | Guérir ! Après, ma femme reviendra, on m'aimera... | Je souffre, pas vous. J'ai des droits. Je veux ceci, faites cela... |