Contre les douleurs aiguës, droit au but.
Les douleurs, c'est un peu comme les pigeons d'argile. Ne les lâchez pas au devant
d'un médecin, sinon il tirera.
Question d'entraînement et de réflexes.
Douleurs aiguës des accidents ou des chirurgies ? Les parcours sont prévisibles,
la cible facile. Le tireur dispose alors de puissants antalgiques : un carton assuré
en une ou deux prescriptions.
Vos douleurs aiguës n'ont pas plus de chance contre les
« exocets » pharmacologiques que les pigeons d'argile contre un tireur
professionnel.
Contre vos douleurs chroniques, attention à l'effet boomerang !
Et ma douleur chronique, mes souffrances dorsales ?
Sa trajectoire en zigzag offre un défi perpétuel aux lois de la balistique médicale.
Les munitions chargées de sa destruction restent, aujourd'hui encore, à inventer.
Dans la lutte contre la souffrance lombaire,
l'efficacité à long terme des médicaments n'a jamais pu être démontrée.
Pire ! Comme des missiles fous, les antalgiques les plus puissants se retournent
habituellement contre leurs utilisateurs.
Deux de leurs principales séquelles ? L'accoutumance et la dépendance. Il y a
bien sûr quelques exceptions : en phase terminale, où les patients se dirigent vers
la mort ou encore en chirurgie où les douleurs ne dépassent guère quelques jours.
Mais vos maux de dos ont une autre caractéristique et vous la connaissez bien :
ils s'installent pour durer ! Ne tirez pas sur tout ce qui bouge ; vous
économiserez vos médications. Vous éviterez aussi de vous blesser...
Gérer ses souffrances comme son compte en banque
Contre la douleur chronique, la recherche d'une potion magique transforme certains
lombalgiques en victimes désignées des publicités médicales. Ces publicités font la
promotion des médicaments comme d'autres, celle des lessives.
Pourquoi souffrir inutilement du dos, de la tête ou des dents ? Dans le cas de
douleurs aiguës, passe encore. Dans le cas des souffrances chroniques, ces publicités
mentent.
Les désagréments des effets secondaires des
médicaments surpassent rapidement les inconvénients des douleurs initiales.
L'utilisation de certains analgésiques équivaut à un emprunt vers un paradis
artificiel. Un emprunt à taux d'usurier.
Le montant des intérêts augmente la facture des souffrances futures. Et la dette
grossit. À long terme, elle effacera tous les avantages du prêt initial.
Apprenez donc à gérer vos douleurs chroniques comme votre compte en banque :
évitez dettes et découverts.
Les effets secondaires
L'accoutumance (ou tolérance)
Elle tient à la nature même de l'emprunt. Les analgésiques, à l'exception de
l'aspirine et de ses dérivés, proviennent de narcotiques. Des drogues dangereuses. Pour
rester efficaces, elles doivent être consommées en quantités de plus en plus
importantes et de plus en plus fréquemment. Un endettement progressif et cumulatif mais
pour conserver les mêmes dividendes.
La dépendance
Puis les bénéfices initiaux se dissipent. Le capital s'effrite. Un découvert
apparaît. Certains pays du tiers monde connaissent bien cette situation. Leurs emprunts
d'aujourd'hui ne couvrent même plus le montant des seuls intérêts de la dette d'hier.
Ainsi, les quelques heures dans les brumes de l'analgésie se facturent souvent par des
mois de dépendance vis à vis de la drogue. Le prix à payer pour s'en
débarrasser ? Confusion mentale, agitations, douleurs abdominales, diarrhées.
Pour apprivoiser vos maux de dos, perdez donc vos
illusions.
Pour apprivoiser vos maux de dos, perdez donc vos illusions. Vous ne supprimerez pas
vos souffrances. Vous les apprivoiserez, vous les dompterez comme on dresse un animal
farouche. Vous apprendrez ainsi à les contrôler et à ne plus les craindre. Sagement,
vous apprendrez aussi à les gérer. Les supprimer ? Mensonge et fausse
publicité !
L'étape la plus significative de votre
apprentissage ? Celle qui consiste à abandonner la béquille pharmacologique.
Elle ne sert qu'à vous appuyer sur des illusions alors que s'accumulent sur votre
tête les intérêts de l'emprunt.
Les modalités du prêt
Vous souvenez-vous encore des termes de vos emprunts pharmacologiques ? Prenez
quelques minutes pour en étudier les modalités. Aux promesses de la publicité
correspond parfois une drôle de réalité. Attrayants à court terme, les prêts
consentis dissimulent souvent des taux prohibitifs d'intérêt. Rien ne vous empêche
d'envisager alors soit un retrait soit un remboursement soit une approche alternative.
Mais attention aux pénalités appliquées par certains usuriers ! |